28/03/2011

Petit dej tôt pour pouvoir prendre une douche chaude (coupure à 8h). Une nouveauté qu’on déguste au petit dej : du curd frais. On en a trouvé (avec aussi du fromage) dans une minuscule boutique d’un mètre carré, Adhunik Dairy Product (Modern), située dans Paknajol à 200 m au sud de la Yellow House.

Visite de Pashupatinath, qui se veut être un lieu sacré pour les hindous du Népal : buchers de crémation, au bord de la rivière Bagmati. On y va à pied, histoire de tâter un peu de la banlieue de Katmandou. On longe l’immense mur qui protège le palais royal (transformé en musée) et on passe devant les bureaux de la compagnie Air India. Il y a employé dans un sombre bureau désordonné disposant de sept ordinateurs et trois postes de télévision… Le gardien de la sécurité regarde un match de catch.

Cette banlieue Est est plutôt décousue : belles maisons, terrains vagues, taudis… On parvient au site lequel jouxte la Ring road. De grandes allées piétonnes où sont installés des stands en bois et en bâches plastique bleu vendant toutes sortes d’objets « souvenirs » ou autre, descendent vers des temples dont la plupart sont interdits aux non hindous.

Les gens (dont beaucoup sont venus des campagnes) flânent devant les étals. L’endroit est dans un vaste espace « vert » où l’herbe est plus rare que les déchets et où les arbres sont aussi chétifs que les mômes mendiants dépenaillés qui jouent en roulant dans la poussière.

Derrière un hospice (belle bâtisse hébergeant des indigents), près du pont qui enjambe la rivière, une baraque d’où surgit un gardien :

Ghat de crémation

 il faut payer un droit d’entrer à Pashupatinath de 500 Nrp chacun. Uniquement demandé aux étrangers. Là, c’est un peu trop et on tourne les talons. On longe quelques bâtiments sur une centaine de mètres et on rejoint la rivière en contre-bas, juste en aval des lieux de crémation : quelques buchers brulent. La rivière, bordée de ghâts, est un égout noirâtre circulant sans conviction dans une boue gorgée d’immondices. Une vieille femme essaye de recueillir de l’eau dans une bassine : c’est comme pour le Gange, un lieu de purification.

On fait le tour du site par le sud, mais là aussi un gardien veille à la couleur de la peau des gens qui passent pour rançonner ceux qui ne sont pas conformes… Lassés de devoir payer pour voir un égout traverser un tas d’ordures, on se tire de là sans plus d’état d’âme.

La route qui mène à Boudhanath est embouteillée, poussiéreuse et bruyante.

Au Népal, semble-t-il, pour parvenir à la sérénité ou au Nirvana, il faut au préalable traverser les immondices et le capharnaüm…

Le site du stupa est aussi payant mais les bouddhistes en réclament moins que les hindous : 150 Nrp (pour les seuls étrangers, bien sûr) et il faut bien dire que l’endroit est bien plus agréable : l’endroit est calme et propre. Le stupa est plus grand que celui de Swayambhunath mais c’est ici le seul objet de culte ; il est entouré de monastères tibétains, de maisons, de commerces liés au culte, de restaus. On en fait le tour par la rue qui l’entoure (on peut y faire tourner les centaines de moulins de prière) ou encore en marchant sur ses bords. Là aussi des gens venus des montagnes avec leur costume traditionnel, s’emploient consciencieusement à leur rituel.

Après un repas d’une soupe archi épicée (houlala) et du poulet sauce aigre douce, on retourne sur le site et on prolonge la promenade dans le voisinage où se côtoient des ateliers de fabrication d’objets de culte, des maisons aisées et des monastères. On décide de rentrer car il se met à pleuvoir.

Retour en bus au centre de KTM. On passe reprendre les vêtements chez le tailleur et on rentre à l’hôtel pour constater que la plage prévue pour l’électricité n’est pas assurée.

Le soir, restaurant à l’hôtel Utsé, nous goutons au plat tibétain qui s’apparente à la marmite mongole : légumes et viandes baignant dans une sauce chauffée par des braises et accompagnés de momos,  de riz et de nouilles : bon et très (trop) copieux !