21/01/2014

Nuit un peu agitée : il fait 28° dans la chambre. Une fille a remplacé un garçon au lit N°1 : elle a monté la clim !

Donc debout tôt (6h15). Par contre, dans le coin mini-cuisine où je prends mon petit dej, les femmes de ménage ont ouvert les fenêtres en grand, et il y fait à peine 10° : choc thermique !

J’ai deux heures à tuer avant de partir pour l’aéroport (avion à prendre pour Haikou à 12h40). C’est suffisant pour aller sur le Bund, puis pousser vers l’autre auberge de jeunesse où j’ai réservé pour le mois de mars.

Promenade agréable : ciel bleu, soleil éclatant, petit air frais. Le soleil éclaire l’alignement des façades donnant sur la rivière Hangpu, et scintille sur les gratte-ciels de Pudong, en face, le nouveau quartier d’affaire. Le Bund d’aujourd’hui n’a rien à voir avec celui d’il y a trente ans : à présent, une promenade pour piétons surplombe parallèlement d’un côté la rivière, et de l’autre, l’avenue à six voies. C’est une large promenade, tout en plaques de granite, et quelques coins de verdure. Elle est conçue pour être un long balcon face à Pudong. La promenade fait deux kilomètres et à l’extrémité sud, il y a des travaux pour la prolonger.

Il n’y a pas de gens qui font leur gymnastique matinale comme on avait pu le voir le jour où on était arrivés tôt le matin par le bateau venant de Ningbo. Sont-ils déjà partis (il est 8h30) ? Ce qui semble étrange, c’est le nombre de balayeurs inoccupés dans leur uniforme bleu, appuyés sur leur balai à écouter un transistor, et le nombre de policiers inoccupés eux aussi dans leur uniforme noirs avec des bandes fluos. Ils sont bien plus nombreux que les rares promeneurs….

Arrivé au bout sud de la promenade, là où se tiennent l’hôtel Indigo et l’embarcadère des bateaux-promenade, je traverse d’énormes chantiers et rentre dans la ville par une rue étroite (Fangbang Rd) qui parcourt un vieux quartier encore épargné des bulldozers.

Et là surprise ! Retour au siècle passé ! Petites maisons traditionnelles aux toits de tuiles, ruelles étroites, marché animé, roulottes fumantes de paniers de cuisine vapeur, papis et mamies aux pas hésitants… Et de nombreux magasins commencent lever leurs stores … Pourquoi ce quartier survit-il  à la démolition systématique ? Et pour combien de temps ?

La rue Penglai où se situe la Old West Gate Youth Hostel, est un peu plus au sud de ce quartier. Cette rue est bien animée aussi et les habitations y sont modestes, à côté des grands immeubles qui barrent l’horizon.

La guesthouse dispose d’une cour qui la sépare de la rue, et où traînent de vieux vélos. La maison est vieillotte, les couleurs passées, quant au hall de réception, il est plutôt défraîchi ! Des canapés en fin de vie, des meubles et des bibelots recouverts de poussière, des plantes assoiffées… La décoration des murs consistent en un concours de graffitis, commentaires et dessins laissées par les hôtes de passage. Des post-it complètent cette ambiance ado (que d’aucuns pourraient qualifier de post moderne). Deux jeunes tiennent la réception où règne le désordre, et s’intéressent peu à mes questions.

Je me rends compte que cette auberge n’est pas bien tenue… et en plus, elle est loin du centre, bien que dans un quartier sympa. Aussi je décide d’en changer la réservation… De retour, à la Mingtown Hiker IYH, je demande s’il reste des chambres doubles pour mars : c’est OK, je fais mes réservations et le check out.

Il est 10h15 et j’ai juste le temps de d’attraper le métro N°2 pour l’aéroport. C’est même un peu court ! Je m’impatiente car la rame s’arrête souvent hors des stations, et en plus je rate de peu le changement (en effet, dans la journée, la ligne est coupée en deux et il faut changer de train, pourquoi?).

À l’aéroport, la file de la Southern China sert toutes les destinations intérieures et il y a une queue importante : un vigile me fait bénéficier d’un coupe file ! Au check in, ma valise reste coincée dans le tapis roulant et il faut faire appel à deux manœuvres (pas pressés) qui, munis d’un pied de biche, soulèvent le tapis pour dégager ma valise !! En plus, elle doit passer au contrôle : on suspecte quelque chose de louche. Mais, après ouverture, la responsable ne trouve rien ! Il me reste une demi-heure pour la queue de la police (ici, pour se déplacer les gens doivent présenter un passeport intérieur), et pour la queue de la fouille des bagages de cabine.

Finalement, mon avion a un peu de retard, ce qui fait que tout va bien ! L’avion (A320) est plein comme un œuf. Beaucoup d’enfants braillards.

Le vol dure trois heures ; un repas est servi. Pas mal de turbulences. On nous passe un film d’animation avec des schtroumpfs, et où la schtroumpfette (blonde) doit faire face à plusieurs centaines de ses congénères masculins, passablement énervés. Une vision d’avenir pour ces pays où on se débrouille pour que le premier né d’un couple soit un garçon…

L’arrivée sur Haikou se fait au-dessus d’un paysage bien vert et on distingue cocotiers, palmiers, bananiers, qui font de Hainan une île tropicale. Au sol, la température est douce (18°) et le soleil, un peu voilé, n’est pas loin.

Bus pour le centre-ville à 25 km (15 Y). Haikou 海口 n’est pas un village, loin de là ! De l’avion déjà, on apercevait les milliers d’immeubles immenses et serrés les uns aux autres. En ville des embouteillages monstres. Bref le car met une heure pour arriver au terminus!

Je teste un hôtel pas trop loin de là, à 60 Y selon le Lonely Planet. Mais à la réception on m’annonce 250 ! Je marchande, mais les prix ne descendent pas plus bas que 175… Je vais pour me rabattre sur l’auberge de jeunesse qui est à 3km, mais il faut un bus, le 34,

 pour y aller. Et à l’arrêt de bus principal où défilent des bus d’une vingtaine de lignes, point de 34, bien qu’il soit indiqué sur la liste affichée sur l’abri.

A la nuit tombée (ici à 18h30), je commence aller à pied vers cette auberge … Passe devant un chapelet d’hôtel grand luxe … et, dans une petite rue (Yilong Henglu) donnant vers un quartier populaire pas encore démoli, peu éclairé mais plein de restaurants où de nombreux clients de bonne humeur dînent sur les trottoirs transformés en terrasse,… je tombe sur un hôtel dans un immeuble ne payant pas de mine (l’entrée est occupée par un tailleur de jean) et un peu en retrait. Tout est écrit en chinois, mais je reconnais le caractère 酒店 juidian = hôtel.

L’hôtel est au troisième niveau. La fille de la réception qui jouait à l’ordi manque tomber de sa chaise en me voyant débarquer. Elle ne parle pas un traître mot d’anglais. Elle est ravie de me montrer une chambre propre (3x6m + douche wc) pour 80 Y (- de 10€) ! Un quiproquo s’installe au moment de payer : elle téléphone à quelqu’un, n’arrête pas de rigoler, repousse mon billet de 100Y, semble très gênée. Finalement, elle m’écrit à l’ordi des caractères sur un traducteur en ligne = « check in, vérification de l’identité » !

Petite douche, lavage de linge.

Je redescends faire quelques courses puis je dîne d’une épaisse soupe de riz, dans laquelle on a noyé un œuf battu, des lamelles de bœuf et des herbes. À la fin de mon repas, la serveuse m’apporte joyeusement un bout de papier sur lequel elle a écrit un mot en caractère latin que je ne comprends pas : avec des grands gestes, elle me dit qu’elle vient du Vietnam ! Décidément ce quartier est bien sympathique !