07 et 08/01/2008
Je suis à Manille avec un jour d’avance.
Ce matin (07/01), il pleut sur Cebu. Le chauffeur du taxi qui me conduit à l’aéroport me demande d’où je viens. Ha ! la France. Qui est Président en ce moment ? C’est bien Londres la capitale de la France ? Est ce qu’il faut un passeport pour aller de France en Angleterre ou en Allemagne ? Avion tranquille jusqu’à Clark.
Puis, de jeepney en bus et en tricycle, j’arrive à l’entrée du site du Pinatubo à 14h30 (hameau de Santa Lucia). Son sommet est dans la brume. Et là, déception : il est impossible d’accéder au cratère sauf à payer des sommes folles : on me demande 4000P (60€). Il y a une société qui a le monopole de l’accès au volcan, et le prétexte est qu’on ne peut faire qu’en jeep la route d’accès de 18 km, ce qui est faux à l’évidence car il y a tout un tas de véhicules qui passe par là. J’essaye de discuter avec un type avec une moto, mais il fait semblant de ne pas comprendre. Les gens de la Municipalité de ce village (qui a été rasé pendant la dernière éruption), sont désolés pour moi, disant qu’ils ne pouvaient rien faire à cette situation, car ici le Mayor (maire ?) est tout puissant… Cette société récupère toute la clientèle des voyages organisés coréens et des rabatteurs des agences de tourisme de Manille. Les individuels n’ont aucune place dans ce système. Et la manne du tourisme qui pourrait aider à sortir les gens du coin de la misère causée par l’éruption de 91, leur passe sous le nez. Je tourne donc les talons.
En arrivant à Manille, il pleut…
Bon, la fin de mon séjour aux Philippines est un peu moins productive en termes de visites, mais on comprend des choses…
Une blague locale : How many Philippinos can you enter in a jeepney ? Answer : one more !
Je ne parle plus de mes pieds car les médicaments ont fait leur boulot ! Le pied droit est encore un peu rouge, mais il ne me fait plus mal. Je les soigne tous les matins et tous les soirs : séchage, pommade, poudre, et le soir, poudre dans les chaussures (!) + les antibiotiques.
08/01/2008
Je passe la journée à vadrouiller dans Manille. Pour être juste, cette ville n’a rien d’agréable et je n’ai pas trouvé de coin acceptable pour être bien. Même les quartiers où habitent les riches sont bordéliques, ces gens n’entretenant que ce qui est dans la limite de leur propriété. Il y a un grand square en centre-ville et c’est tout comme espace vert. Il y a des quartiers modernes qui sont des ilots d’opulence au milieu de quartiers dépouillés. Les gens vont dans les immenses centres commerciaux, passant d’un immeuble à l’autre par des passerelles, parce qu’il y fait frais, parce que ce qu’on y voit fait rêver, parce que c’est propre et lumineux. Mais il n’y a pas grand monde qui achète les produits de luxe. Les supermarchés sont un peu plus fréquentés. Et les stands de bouffe sont assaillis. Bref, ces centres commerciaux sont les lieux de sortie.
Les endroits où il y a un peu de vie sont les barangay : ce sont les quartiers où habitent la majorité des gens. Il fait tellement chaud dans les baraquements que les gens sont dehors dans les ruelles à prendre l’air. Mais quelle zone ! Alors c’est comme partout, il y a des endroits plus ou moins pauvre, mais généralement ça ne respire pas la santé. Le soir, dans les rues, il y a pas mal de gens qui dort par terre sur des cartons (même dans le quartier de mon hôtel qui est pourtant plutôt bien ; enfin, tout est relatif…).
Dans le quartier du port, des familles (venant de province pour tenter leur chance à la capitale ?) s’installent dans des terrains vagues avec leurs cartons et leur réchaud, les mômes dépenaillés cherchent des feuilles mortes et des journaux pour le feu.
Je n’ai jamais vu autant de 4×4 qu’à Manille ! Le journal d’aujourd’hui publie une photo où l’on voit un type trainer un cadavre ensanglanté parmi quatre autres : » la police abat 5 personnes suspectées de vol. ». A chaque entrée de magasin, de métro, d’immeuble quelconque, des gardes armés fouillent les sacs des gens (aujourd’hui, j’ai dû ouvrir mon petit sac au moins trente fois !!!). Dans certaines écoles, les gens de la sécurité contrôlent et fouillent les parents et sont armés.
Tout ça pour dire que Manille n’est pas un endroit de villégiature…
Demain, je dois me lever tôt (4h) pour cause d’avion pour Hong Kong