23/02/2011
Randonnée d’une quinzaine de kilomètres dans la vallée de la rivière Tungabhadra.
On part au soleil levant (6h45). Une centaine de gens se lavent, se baignent dans la rivière, les femmes toutes habillées, les hommes en caleçon.
Lorsque l’on arrive à la rivière à l’extrémité ouest des ghats, la barque qui fait la navette entre les deux rives est déjà remplie à ras bord de scooters, de vélos de sacs à dos de touristes et d’Indiens : elle part en nous laissant sur la rive. On attend une demi-heure pour qu’elle revienne, car de l’autre côté, ils font la pause. La traversée dure à peine cinq minutes…
On traverse le village de Virupapur Gaddi, puis on longe les chaos de granite vers l’ouest par un chemin bordant les rizières. On veut suivre la rivière par la rive gauche, mais on est bloqués par un immense et inextricable chaos d’énormes rochers arrondis qui baignent la rive. On retourne sur nos pas, on prend une petite trace et on essaie de franchir ce promontoire par un petit col. Comme d’hab, tout semble faisable vu d’en bas, mais sur place, c’est une autre affaire ! La trace s’arrête bien vite. Buissons d’arbustes à fines épines (jp déchire sa chemise !), herbes dont les graines piquantes se faufilent dans les chaussettes, trous béants entre les rochers, passages à sauter ou à ramper, et bien sûr, le tout dans une fournaise à faire suer les buffles. On peine pas mal, et souvent on doit rebrousser devant un trou ou un mur !
On parvient à force de détours et contours, au bout d’une heure d’escalades et de glissades, au sommet du promontoire. Par ici, les blocs sont moins escarpés, moins morcelés, et surtout moins envahis d’épineux, ce qui rend l’évolution aisée. D’ici, une vue de 360° sur la vallée, rizières, bananeraies, temples, ruines rivières… Un peu d’air frais, ce qui fait du bien : on est trempés …
Sur ce promontoire, il y a des traces de campement et des gens ont dû y bivouaquer. On trouve un petit chemin qui descend parmi les blocs. Petite rivière franchie sur des blocs de granite taillés il y a 1000 ans et récupérés dans les temples. Un peu plus loin, on trouve un village et une route asphaltée qui nous mène directement au temple de Hanuman (Sri Mahabali Hanuman Mandir) ; pour y parvenir, un escalier de plus de cinq cents marches en plein cagnard et fréquenté par des singes de deux espèces différentes. Pendant la montée, une musique lancinante sur trois notes nous accompagne. Dans le temple, à côté du sanctuaire qui abrite une idole d’Hanuman, dans un réduit décoré de vives couleurs, deux prêtres accroupis chantent devant un micro des psaumes qu’ils lisent dans de gros livres. Vue magnifique sur la vallée.
En bas des escaliers, on prend un rickshaw ce qui nous épargne trois kilomètres de goudron sous le soleil de midi. Le village d’Anegundi est plutôt pauvre : maisons en pierres et toits en palme de cocotiers, parfois, même pas de pierres. Autour des maisons, des enclos de buissons pour garder les animaux. Des femmes font des galettes de bouses, d’autres trient du riz, et vers la rivière, les lavandières frappent le linge. Des enfants, parfois tout petits et à moitié nus, nous courent après en criant « school pen ». Des restes de temples antiques servent d’abris pour les plus démunis.
Repas d’une assiette de légumes-riz pilaw au Hoova café où l’on a vraiment l’impression d’être de trop, bien qu’étant les seuls clients…
Retour vers la rivière où le pont en béton tout neuf est écroulé ! Une barque fait la navette entre les rives (tentative du batelier qui veut nous faire payer le double des Indiens !).
Après avoir passé les vestiges de la porte qui gardait la cité antique, on trouve facilement le chemin de terre qui longe un canal d’irrigation que l’on avait aperçu hier depuis le point de vue. Promenade entre les bananeraies mais sous une chaleur lourde : le ciel est encombré de gros nuages d’altitude.
Retour à Hampi vers 15h. Je constate avec amertume que le GPS n’a enregistré qu’un cinquième de la randonnée, faute de piles…
Douche régénératrice et goûter composé d’un curd frais (yaourt national) et un coca.