15/02/12

Nuit courte et bruyante.

Réveil super tôt (2h30 du mat) pour partir « en convoi » à Abou Simbel.

Pour aller voir ce haut lieu de l’antiquité égyptienne, il faut passer par des organisateurs qui regroupent les visiteurs individuels des différents hôtels et les font partir en minibus, tout en observant un départ groupé avec les cars des grandes chaînes hôtelières et des tours opérators. Officiellement il s’agit de faire un convoi groupé sur la route de 280 km qui mène au site. Vu le chaos qui préside au rassemblement dans la nuit des véhicules dans une banlieue d’Assouan, avec des policiers, mitraillettes en bandoulière, numérotant scrupuleusement leurs numéros d’immatriculation, on n’est pas très convaincu de l’efficacité de la chose. D’autant qu’au bout d’une heure d’attente, les policiers laissent partir le convoi dans le désert sans plus d’accompagnement. Les minibus et les cars se font la course et rapidement le « convoi » se disloque ! Et on nous a fait lever si tôt pour voir ce cirque.

Tout le monde somnole, … vers six heures on lève une paupière pour voir le soleil se lever au-dessus d’un désert aride de chez aride. On arrive sur le site vers 7h30, et heureusement, on ne fait pas trop la queue aux guichets.

Le site d’Abou Simbel comprend deux temples : celui de Ramsès II et celui de Néfertari, une de ses trente-quatre femmes. Ils sont grandioses et de toute beauté. Quatre colosses représentant le pharaon, taillés dans la falaise de grès, gardent l’entrée du premier temple. Le temple est creusé dans la falaise et comprend de nombreuses salles dont les murs sont décorés de bas-reliefs peints racontant les offrandes aux dieux et les prouesses militaires du pharaon. Dans le temple de sa femme préférée, les thèmes des gravures sont plus pacifiques : on les voit en couple honorer les dieux.

Le gigantisme de ces constructions est aussi saisissant que celui qu’on éprouve devant les pyramides de Gizeh, mais ici on est charmé par la douceur des traits des personnages et leur finesse.

Une rapide visite du visitor center nous permet de comprendre les prouesses techniques mises en œuvre pour découper bloc par bloc l’ensemble des deux monuments puis le reconstituer à l’identique soixante mètres plus haut, afin qu’ils échappent à la montée des eaux, due à la construction du grand barrage d’Assouan. Quelques chicailleries avec les gardiens qui interdisent aux touristes de prendre des photos (pourquoi ?).

Le retour est assez pénible car la chaleur devient incommodante, le derrière souffre sur les sièges, et la somnolence fait tomber les têtes. Le paysage est plus que monotone.

On nous fait changer de car pour aller voir le site de Philae. Ce site est un peu plus récent, mais reste dans la lignée de la tradition artistique : en Égypte ancienne, les règles présidant à la représentation des déités et des hommes n’ont pas bougé d’un iota durant trois millénaires ! Les temples de Philae ont eux aussi été débités et reconstruits. On ne s’en douterait pas tellement l’opération a été bien menée. Ils se situent sur une île et l’approche par bateau est féérique (on passe sur les minutes de marchandage désagréables où les prix de passage passent de 40 à 10…).

Les murs extérieurs et intérieurs des temples sont recouverts de reliefs : offrandes aux dieux, rites mortuaires, etc. Pour une raison inconnue, une grande partie de ces fresques a été grattée, piquée au burin.

Le retour à Assouan (16h) est un peu mouvementé : nous attendons (avec une demi-douzaine de jeunes Chinois conviviaux) au soleil que le chauffeur et son minibus revienne de sa promenade…

Promenade sur la corniche et course dans l’allée piétonnière.

La 404, une autre antiquité

Ce serait plus sympa si le harcèlement n’était pas aussi pesant : taxis, calèche, felouque sur la corniche, épices, papyrus, bijoux, dans le souk. On ne peut pas faire un pas sans être sollicité et il faut adopter la stratégie du sourd pour passer. On trouve tout de même une boutique où faire des courses avec des prix normaux.

Ce soir on va dîner au El Masry restaurant, comme hier soir, car il nous a bien plu.