18 et 19/01/2014

Ciel bas à l’aéroport de Toulouse.

Je suis là pour profiter d’une promo de vol à destination  de Shanghai, pour la modique somme de 478€ A/R.

C’est mon cinquième voyage vers la Chine. Le premier, c’était il y a trente ans ! 1984, première année où les voyages individuels d’étrangers étaient autorisés, et ce, pour une trentaine de villes seulement. Il fallait demander des passeports intérieurs pour aller dans d’autres villes et l’unique point d’entrée et de distribution de visas était Hong Kong. Dans la Chine de Teng Xiao Ping, les touristes étaient si peu nombreux, que, dans les rues, les passants se retournaient sur notre passage. À Pékin, un cycliste s’est même flanqué par terre tant il se tordait le cou pour nous voir passer en vélo …

Quelques images en vrac qui me reviennent de cette époque : les milliers de vélos aux carrefours d’immenses avenues – les gens aux habits modestes, voire en bleu de chauffe « costume Mao » – les queues aux guichets des gares – la tabagie, les crachats et les raclements de gorges – la poussière et l’état désastreux des routes – la double monnaie (la monnaie du peuple et la monnaie pour les touristes) – les réceptionnistes d’hôtels qui ne savaient pas combien nous faire payer une chambre – les toilettes publiques !!!  Et personne ne parlant anglais – confrontés à des guichetiers peu enclins à sourire à ces « diables d’étrangers ». Le premier mot chinois qu’on a vite appris, ce fut « Meiyo » (没有) qui veut dire « y’en a pas » !  Mais pour notre plaisir, la découverte d’un monde si différent du nôtre. Palais et jardins impériaux, temples et murailles…

….

Cette fois-ci, l’obtention du visa au bureau des Champs-Élysées a été fort simple, quoique coûteuse (75€). Il a fallu remplir un questionnaire de quatre pages, donner une copie du billet aller-retour, un détail des revenus, et la liste des villes visitées avec les réservations d’hôtel. On m’a accordé, une semaine après le dépôt de la demande, et sans autres formalités, un visa de tourisme (L) pour un séjour de 60 jours.  Aussitôt, le visa obtenu, j’ai annulé sur internet les réservations d’hotel (opération sans frais…) !

Vol sans encombre vers Munich. Courte escale où l’on déambule entre les expositions de berlines allemandes rutilantes, les duty free et les boutiques de luxe, mais poursuivi par les odeurs de saucisses et des eaux de toilette…

Il y a des coins wifi, cafe/thé et journaux gratuits !

La porte H48 est au bout du terminal et il y a déjà une grande queue bruyante avec des mômes qui courent dans tous les sens. Le « bocal » fumeurs est plein à craquer. On est loin de l’ambiance feutrée du reste de l’aéroport.

L’A340-600 est tout neuf, archi plein (600 places), pour les trois-quarts des familles de Chinois hyper-chargées de sacs de toutes tailles.

La nuit est agitée, je dors peu. Ma voisine, une Chinoise, m’a fait un hello discret, et après avoir placé ses quatre sacs, s’est assise et a aussitôt fermé l’œil pour ne l’ouvrir que pour le repas puis pour l’atterrissage. L’hôtesse qui gère notre travée s’appelle Mlle Xu.

Arrivée à Shanghai vers 15h15, soleil voilé, 12°, petit vent froid.

Et quelques temps après… Et voilà Shanghaï ! C’est lui, C’est bien lui !

Les formalités sont plutôt rapides. Pleins de distributeurs à billets.

L’accès au métro est direct, mais il y a la queue aux distributeurs automatiques de tickets (un jeune m’aide à prendre le bon ticket…) puis la queue au contrôle des bagages.

Métro jusqu’à Nanjing Road East. Quand j’en sors, la nuit est tombée (17h30).

La Nanjing Road n’est pas reconnaissable : c’est une rue piétonnière très commerçante, bordée d’immeubles modernes aux néons flashy. Il y a pas mal de monde, les bras chargés d’achats. Je n’ai pas fait trente mètres que des dames me proposent des massages – dans un anglais approximatif mais à l’aide d’images suggestives !

Je ne mets pas longtemps pour trouver le Mingtown Hiker International Youth Hotel, installé dans un bel immeuble d’architecture coloniale. On m’accueille avec le sourire. Il y a plein de jeunes étudiants (dont des Français) et la salle commune est bien animée. J’ai un lit dans une chambre de quatre pour 55Y (6€). Les sanitaires collectifs sont propres.

Je sors pour une petite promenade autour de l’hôtel. Les rues sont moins bien éclairées et il faut faire attention aux scooters électriques qui ne font pas de bruit. Dans une petite rue (Kunshan Road) je dîne dans un sympathique petit restau, décoré de plein de bibelots des années Mao, et rempli de jeunes. Comme personne ne parle anglais je choisis mes plats en montrant ceux qui me semblent appétissants et appréciés des clients.

La promenade continue vers les  austères Shanghai Mansions et le pont métallique qui change de couleurs à chaque instant et où des jeunes mariés se font photographier. Puis je continue le long du Bund, le célèbre quai, où les banques, il y a cent ans, se disputaient la place pour y construire de massifs sièges sociaux. Le Bund illuminé et, de l’autre côté de la rivière, les gratte-ciels de Pudong aux lasers de toutes les couleurs, ça donne !

Retour à l’hôtel où la connexion est plutôt lente …

Difficile de s’endormir à minuit ici, alors qu’il est 17h en France. Mes colocataires sont plutôt discrets, mais c’est dans la rue qu’il y a pas mal de bruit : les étudiants français en goguette font un raffut pas possible jusqu’à 2h du mat!