02/01/2008
Je passe une bonne nuit, sans même sentir que je suis dans un bateau. Mais le réveil est un peu rude : le gars de service vient réclamer ses draps à 3h30 pétante ! Le temps d’avaler un jus de fruit, de m’habiller et je suis dehors, dans une zone portuaire, containers, barbelés, lumières rares. Je remonte une grande avenue et finalement je tombe sur un genre de cafeteria qui sert des nouilles… Je peux avoir un café. J’étudie mon LP car l’étape à Cebu n’était prévue. Le jour se lève vers 6h et je décide de voir pour les bateaux pour Bohol, destination initiale. Un jeepney m’amène à 4 km de là, et ça tombe bien : il y a un super ferry qui y va à 9h30, et mieux, l’aller-retour sur une semaine est en promo ! Je prends mon billet, et, l’aubaine, les bagages lourds sont enregistrés sur l’instant comme dans un aéroport !
J’ai 3h pour visiter Cebu, plus qu’il n’en faut pour visiter Downtown ! Il y a Downtown qui jouxte le port et qui est plutôt sale et délabré, mais où il y a les seules choses intéressantes à voir à Cebu (deux anciennes églises, un fort espagnol, lui aussi, envahi par la végétation et qui sert de pissotières, la croix que Magellan aurait planté sur le sol en arrivant sur l’ile, mais elle est tellement intacte, qu’on la croirait sortie de chez Ikea). Et il y a Uptown, la ville aérée, sur les collines, résidentielle, super-centres commerciaux, etc.
Traversée calme.
En arrivant sur Bohol, il se met à pleuvoir, et ça ne s’arrêtera pas jusqu’au soir.
Je trouve à Tagbilaran un hôtel sympa (cheap n’ clean) où je mets bien une heure à me décrasser. Je remplis le petit sac à dos avec mon linge sale et le dépose dans une Laundry près de l’hôtel, en recommandant de laver aussi le sac, vu qu’il est plein de boue depuis la montagne.
Puis je prends divers transports (dont une moto) pour aller au Centre de conservation des tarsiers à une dizaine de km de la ville. Il pleut de plus en plus dru. Je visite le centre sous la pluie battante. Heureusement, le guide me prête un parapluie, bien que je sois déjà trempé. Le tarsier est un primate gros comme le poing qui s’accroche aux branches le jour et qui passe la nuit à chasser des insectes. C’est le mammifère qui a le rapport durée de gestation / poids du nourrisson le plus élevé de tous les mammifères : 6 mois pour 31 grammes !! Non seulement il a les yeux plus gros que le ventre, mais aussi que son cerveau ! On dirait que maitre Yoda a été dessiné sur son modèle…Chaque individu se ménage un territoire ; une fois par année la femelle quitte son territoire pour aller dans celui d’un mâle, puis retourne dans son territoire…Une femelle fait un bébé par an, et ça toute sa vie qui dure 15/20 ans (vu le nombre de mioches qui courent partout aux Philippines, c’est un peu pareil… Merci le pape). Le centre de conservation se limite en un morceau d’un hectare de foret entouré d’un vague grillage, et le guide montre les endroits où les tarsiers sont accrochés ; il y en a une demi-douzaine sur une centaine de mètres. Le guide sait où les trouver, car le matin, il fait son tour et les repère, et comme ils dorment le jour… Il y a aussi un beau bâtiment moderne, mais l’info se limite à trois affiches, un squelette de tarsier et une planche avec, cloués dessus, tous les insectes que peut manger un tarsier. Parmi eux il y a un scorpion !
J’ai une chance : je visite le centre avec deux étudiantes Philippinos qui sont en taxi et qui me proposent de rentrer avec elles. Au retour, elles descendent dans un super centre commercial où je fais quelques courses.

Parmi les magasins, coincé entre un marchand de chaussures et une salle de jeux vidéo, il y a un emplacement où exerce une chaine commerciale de Loto : les gens (une centaine) sont assis par tablée, enregistrent sur leurs cartons les numéros qui s’affichent comme dans un aéroport… Ce soir, bouffe dans le resto qui est au rdc de l’hôtel.