31/01/12

Ce matin, le ciel est complètement dégagé, tout bleu. De la terrasse de l’El Qasr hôtel, on a une belle vue sur l’oasis, la vieille ville et, au loin derrière, une immense falaise rose qui barre l’horizon. Je prends un café avec le patron toujours aussi affable bien qu’un peu inquiet : il n’y a plus de touristes pour visiter la région.

La visite de la vieille ville commence mal. Deux types sortent d’une maison et me demandent de prendre un guide et ce, pour un prix exorbitant. Discussion animée. Je les envoie balader, et commence ma promenade dans les ruelles de la cité abandonnée. Arrive un autre type, un acolyte des deux autres, qui lui ne parle pas un mot d’anglais ; il m’interpelle et commence me crier dessus sur un ton très agressif. Comme je crie plus fort que lui, il finit par partir. Passablement énervé, je poursuis ma promenade dans les ruelles sans plus d’incidents. Cette vieille ville est abandonnée, seules deux ou trois familles y habitent encore et dans le plus grand dénuement. Quelques surprises : cette entrée de maison dont le linteau  en bois est minutieusement sculpté, linteau qui repose sur deux piliers dont les pierres conservent des bas-reliefs de l’époque pharaonique.

 

Après avoir bien fouiné dans toutes les maisons abandonnées et à moitié écroulées, je poursuis ma promenade vers la grande falaise rose qui ferme l’horizon.  Au-delà des dernières maisons, c’est direct le sable et la caillasse !  De grandes coulées de sable semblent cascader du haut des falaises.

Arrivé au pied des falaises, la montée des cônes de sable est bien tentante, mais le soleil plombe déjà, et monter la pente alors qu’à chaque pas tout s’écroule, s’avère une corvée plus qu’un plaisir. Je laisse tomber la dune et reviens vers la ville. Je ramasse quelques fossiles dont des dents d’animaux marins. Dans un coin totalement inhospitalier, un type creuse des sillons qu’il irrigue aussitôt. L’eau vient d’un forage assez éloigné.

De retour à l’hôtel, je fais part au patron de l’incident avec les trois gars, et il n’est pas content du tout : ce n’est pas bon pour le commerce !

Petite promenade dans l’oasis au sud de la route. Les cultures sont irriguées par tout un réseau de canaux alimentés par des pompes bruyantes. Je reconnais des fèves, des petits poids, des oignons, du blé, le tout déjà levé comme chez nous en juin !

Bien sûr des palmiers, des prés avec des vaches, des orangers.

À 14h la visite est terminée. Je prends un minibus pour Mout qui est la grande ville de l’oasis.

Je rate le bon arrêt et dois retraverser toute la ville sous un soleil ardent pour rejoindre l’hôtel El Forsan. Accueil sympathique. On me propose une chambre dans une maisonnette traditionnelle en terre cuite avec coupole, + sdb et petit dej 70 EGP.

Tour de la vieille ville : pour en expliquer le délabrement, il faut  soit un tremblement de terre, soit un bombardement ; mais il semble malheureusement que la ville historique soit tout simplement laissée à l’abandon au profit des cubes en parpaings et béton qui se multiplient tout autour.

Mout, au premier plan, la vielle ville
Mout, la vieille ville

Prise de renseignements à la nouvelle gare routière, juste à côté de l’hôtel. Il n’y a plus de bus direct pour Assiout, il faut prendre les minibus pour El Kharga et voir sur place ensuite…

Retour à l’hôtel où je profite du wifi pour me mettre à jour du blog.

Ce soir, je bataille avec le site web des réservations des trains : tout est OK, j’avais les numéros des sièges, le wagon, etc, la carte bancaire ok avec le mot de passe transmis par sms sur le portable – pof : refusé. J’en parle au patron de l’hôtel qui aussitôt accepte d’essayer la transaction avec SA carte bancaire ! Refusé ! On discute et il trouve une solution : comme demain je vais à Assiout (ville sur le Nil, à mi-chemin entre Le Caire et Louxor) et qu’il y a une gare, autant faire la réservation là. Et il m’imprime aussitôt un papier en arabe sur lequel il a rédigé à l’ordi ma demande de réservation, au cas (probable) où le guichetier ne parle pas l’anglais. Les gens de l’hôtel El Forsan sont vraiment très sympas. Ils se mettent en quatre pour bien faire les choses et si besoin est, ils vous aident à trouver des solutions aux problèmes. Vous imaginez en France le cas inverse d’un hôtelier français avec un client arabe ?

Repas du soir dans le jardin intérieur de l’hôtel – brochettes – quatre chats m’observent dans un rayon d’un mètre.