13/01/2008
Réveil à 4h du mat : le téléphone de l’hôtel à 3h55, le portable à 4h, la dame de l’étage à 4h10…
Bus pour l’aéroport ultra moderne de Guangzhou. Check in rapide. Soucis avec les deux guichets à billets qui refusent ma carte Visa. Dans l’avion (un Airbus tout neuf ; les vieux Tupolef sont à la casse). A côté de moi, une famille qui prend l’avion pour la première fois. Tous sont émerveillés de voler au-dessus des nuages. Mais je sens que la jeunette qui est à mes côtés a le cœur (et le reste) au bord des lèvres. Elle grignote à peine les nouilles au bœuf du plateau repas.
Heureusement on arrive sans problèmes après 2 heures de vol à Kunming 昆明, ciel bleu. Choc thermique : il fait 7 degrés ! Je déballe la Polaire et la supporte très bien. Un bus de ville à 1Y m’emmène au centre, et un jeune couple m’aide à trouver le chemin de la gare routière où je prends un ticket pour un bus de nuit pour Yuanyang, 300 km au sud de Kunming. Je pose mon gros sac à la consigne et prends quelques repères : il y deux grandes salles internet à proximité. Je trouve un DAB qui accepte ma carte, passe devant l’office du tourisme où le seul gus qui est là (on est dimanche) ne parle pas un mot d’anglais, et je dois sortir mon dico pour qu’il me dise où je peux prendre le bus 44 pour aller au musée des ethnies.
Tous les bus sont à 1 Y (0,1 €) quelle que soit la longueur du trajet. La ville est très moderne et aérée. Le moindre immeuble est récent et monumental. Il y a beaucoup de vélos et de scooters électriques, et tout compte fait, comparée à Guangzhou, ici, c’est propre et il y a peu de pollution. Même sonore.

La visite du musée des ethnies est très intéressante (je suis le seul visiteur !). Les vêtements traditionnels des toutes les ethnies de Chine, des masques utilisés pendant les fêtes saisonnières ou les rites initiatiques, les instruments de musiques : plus de cent variétés de violons, etc. La découverte, ce sont les tuiles ! (Le sujet m’a-t-il attiré parce que j’ai refait le toit de notre grange ?), toujours est-il que les tuiles, surtout celles du bas, ont un sens = une signification. La dernière tuile creuse (celle du bas) a une face en V évasé, et la dernière tuile ronde (celle qui recouvre les creuses) a une face en cercle. Hé bien, ces V et ces cercles (Wa Dang) sont un support (et un prétexte) pour y mettre un graphisme : des formes géométriques (étoiles), un dragon, un phénix (stylisés), des plantes (lotus), ou des caractères pour signifier « longévité » (c’est normal pour un toit), « joie », « paix », etc. Et cette tradition remonte à plus de 3000 ans ! Elle est née du désir de protéger l’habitation de la pluie et du vent !
J’avais prévu d’aller au temple des Bambous, à l’autre bout de la ville, mais je n’ai pas réussi à trouver le bon bus pour y aller. Donc j’ai erré dans le centre-ville (ce qui est déjà grand car la ville compte plus de 4 millions d’habitants), où j’en ai profité pour acheter des lunettes car les anciennes sont à ce point rayées que l’opticienne ne parvenait pas à en calculer les dioptries…
Entre la pagode de l’Ouest et la pagode de l’Est (500 m) il y a une allée commerçante dont les façades sont des reconstitutions de maisons traditionnelles (forcement, car les vraies ont été rasées un peu précipitamment). J’y fais quelques emplettes : une casquette en cuir, du vin et une liqueur… et je mange un délicieux bol de nouilles/poulet hui (ethnie musulmane). Je fais même quelques achats (jus de fruit et cake pour le petit dej) au Carrefour où j’avais été il a 3 ans … (on prend des habitudes…). Comme il y a la queue aux caisses (tiens donc !), je dois prendre un taxi (9Y) pour rallier la gare routière. Là, manque de bol, panne d’électricité dans le quartier ! Les guichetiers ont sorti les bougies ! C’est cuit pour le mail quotidien…
Je cherche mon bus dans un capharnaüm incroyable ; un type tente sa chance pour m’escroquer 10 Y car sur le verso de mon ticket il y a une phrase (en chinois) avec un « 10 » dedans, et il tente de m’expliquer qu’il s’agit d’une surtaxe pour les bagages !!! La discussion animée, voire véhémente, intéresse tous les passagers du bus, et le type repart en lançant des « fuck you » bien sentis, mais bredouille…
Dans le bus, ça sent la chaussette malgré les passages du déodorant par l’aide chauffeur. Le car part à l’heure mais il met un quart d’heure pour faire les cinquante mètres vers la sortie ; là, un contrôleur monte dans le bus pour voir s’il n’est pas en surcharge (tout le monde est sur sa couchette). Au bout de cinq minutes de circulation, le bus s’arrête dans un parking plutôt sombre. Le chauffeur et son aide s’activent alors pour poser des banquettes et des matelas supplémentaires dans les travées et y placent des gens… Comment se faire de l’argent de poche ! Trajet chaotique. Je dors plutôt bien.