05/03/2014

Debout à 6h. Petit dej rapide. On laisse nos valises dans un coffre à l’hôtel, papotons un petit peu avec la très aimable fille de la réception, parfaite anglophone, qui nous prodigue quelques conseils pour notre retour ; et, équipés de nos petits sacs à dos remplis à bloc, on va à la gare routière Qintan 琴潭汽车客运站 qui est sur la route de l’aéroport. Le ciel est gris, mais la température est clémente (16°).

Le bus pour Sanjiang part à 8h30. La route quitte la plaine pour s’enfoncer progressivement dans les montagnes. Il y a des plantations d’orangers. On arrive à Sanjiang vers midi. Au guichet de la petite gare routière, on demande pour aller à Chengyang 程阳, un village fameux pour son pont du vent et de la pluie. La guichetière nous explique quelque chose qu’on comprend à moitié : ce n’est pas ici, il faut aller ailleurs, à droite en sortant de la gare… Il y a en effet des minivans qui attendent. L’un d’eux nous propose de faire la route (20km) pour 60Y les deux. On passe aux suivants et on demande aux uns et aux autres. Un passant nous explique que les départs se font de l’autre côté du grand pont. Au milieu du pont, le passant nous rattrape et décide de nous accompagner ! À droite après le pont, il y a en effet une kyrielle de minivans et quelques bus qui attendent le client. Le gars nous fait monter dans un bus et il explique à son chauffeur où on va.

Le bus va à Linxi 林溪, qui est le dernier bourg important de cette petite route qui part vers le nord. Arrivé à la hauteur de Chengyang, on explique au chauffeur qu’on a changé d’avis et qu’on va jusqu’au village de Linxi. En effet, le 5 de chaque mois se tient un petit marché dans ce village dong. Et il n’y a que 10km qui séparent Linxi de Chengyang. Ce bus nous demande 10Y pour nous deux.

Le petit marché de Linxi tient ses promesses : nous voilà débarqués (surtout Véro) des splendeurs de Shanghai pour être plongés dans la Chine profonde au fin fond des montagnes dong ! Le village est entièrement en constructions de bois, les habitants sont le plus souvent en habits traditionnels, l’animation de la rue est des plus chaotiques, et la voirie n’est pas prise en charge par une multinationale …! De petites tours du tambour et de riquiqui ponts des pluies et des vents agrémentent les ruelles.

On décide de revenir sur Chengyang à pied afin de profiter du paysage de la petite vallée et de traverser tranquillement les villages aperçus à l’aller. Chaque hameau dispose d’une tour et d’un pont plus ou moins décorés : ce sont les lieux de convivialité pour les habitants qui s’y retrouvent pour bavarder ou jouer aux cartes ou aux dominos. Sur l’intérieur des ponts, sont affichées les listes des contributeurs à l’existence de ces ponts : nombreux sont les dons de un ou deux yuans.

De nouvelles constructions sont en cours dans ces villages, et la plupart sont en bois, avec une petite concession au béton pour le sol du rez de chaussée et aux briques pour le coin des sanitaires.

La vallée est occupée par de petites terrasses où le colza est en fleur, et les coteaux sont utilisés pour des plantations de thé.

Plus on se rapproche de Chengyang, plus les hameaux ont pris des dispositions à l’égard des visiteurs : poubelles, toilettes publiques, fléchages et panneaux indicateurs… et ruelles pavées !

À Chengyang, on évite l’esplanade « sightseeing » ainsi que le « ticket office », tout en découvrant que le site comprend une demi-douzaine de hameaux préservés du béton et où les gens vivent à leur façon tout en ayant espoir que la visite des touristes va leur être bénéfique.

On ne cherche pas trop l’hôtel : on est assez rapidement séduits par celui (en bois dehors) bordant la rivière et faisant face à un des ponts du vent et de la pluie. On nous propose pour 100Y une belle chambre 5x4m, tout confort, deux lits dont un mesure 2x2m, avec une large baie vitrée donnant sur ce pont !

Après un petit tour dans les villages à la nuit tombante pour trouver des biscuits pour le petit dej, on rentre dîner à l’hôtel d’une soupe au poulet et de légumes verts sautés. On se gèle dans cette salle de restaurant aux fenêtres ouvertes et où nous sommes les seuls clients ! Le poulet a été découpé à la hache et on doit faire attention aux esquilles d’os. Et comme il a été « exécuté » il y a peu, il est un peu dur de la cuisse…