25/01/2014
Grosse nuit ! Journée brumeuse. 20°.
Ma cheville me laisse tranquille, mais ce sont les courbatures qui sont pénibles !
Principal problème à régler ce matin : acheter un billet pour le bateau qui part ce soir pour Beihai 北海 (sur le continent, au nord-ouest de Hainan). Je dois trouver le bon bus qui va à la gare maritime 海口港轮渡码头 laquelle est à plus de trois kilomètres à l’ouest du centre-ville. Sur mon plan, où tout est en chinois, je trouve le bus N°1 qui s’en approche. Il faut payer 1Y par trajet. On met son billet dans une tirelire transparente sous l’œil du chauffeur. Les bus ne sont pas trop bondés. Ce n’est pas tout simple de s’orienter avec le plan, car en plus des caractères du nom de rues qu’il faut déchiffrer, il y a les avenues qui ont été construites depuis l’édition du plan et l’itinéraire des bus qui a été changé. Bref le plan n’est pas fiable, mais c’est mieux que rien.
À la gare maritime, une grosse foule attend sur l’esplanade. Font-ils la queue pour acheter les billets, ou pour prendre un bateau ? Ce n’est pas évident de trouver le bon guichet… Des vigiles me dirigent vers une employée qui parle anglais ; elle intercède avec une guichetière pour l’achat de mon billet.

Il y a plusieurs classes : des cabines Deluxe (280 Y) aux dortoirs de huit lits (140Y). Je prends une cabine de quatre (200Y). Elle m’assure qu’on peut manger à bord. Il n’y a pas de consigne. Juste en face, il y a une petite gare routière qui dispose d’une consigne, heureusement car ça m’aurait embêté d’avoir à traîner ma valise !
À la sortie, je tombe sur le gars à moto qui m’a amené à l’hôtel, hier soir. Il traîne à la sortie des gares à la recherche de clients ! Ça tombe bien, je voudrais aller à l’autre bout de la ville pour voir le temple des cinq dignitaires, le Wugong Ci 五公祠. Il me prend moyennant 20Y.
Ce temple est un des rares témoignages du passé de la ville. Il est dédié à des officiels et des lettrés qui ont été exilés sur l’île au 11ème siècle. Selon une plaque, ils en auraient profité pour éduquer les gens de l’île et leur apporter les bienfaits des lettres. Ce temple n’a rien d’extraordinaire, mais l’endroit est presque calme, harmonieux et reposant. Dans le temple un calligraphe présente ses œuvres. À l’extérieur, des voyants proposent leurs services.
En descendant du bus qui me ramène au centre, je tombe sur un magasin Carrefour ! Je vais pour y faire un tour, mais il y a tellement de monde que je passe mon chemin. Repas au coin d’une rue dans un stand où l’on sert dans de petites coupelles des mets qu’on choisit. Mon menu : salade de germes de soja cuit, tofu frits, une portion de coques décortiquées, riz, soupe claire (15Y).
Promenade dans la vieille ville. C’est, là aussi, la bousculade pour les achats de la nouvelle année (le 31 janvier, année du cheval). Une rue est consacrée à la vente d’objets de décoration d’un rouge éclatant : lampions, fanions, encens, costumes de fête, etc. Dans une sombre ruelle se tient un marché alimentaire où on vend un nombre incroyable de produits inconnus chez nous (voire interdits !) : de multiples produits de la mer séchés, des animaux vivants (poules, canards, mais aussi hérons, grenouilles, tortues, etc), et un animal que je ne connais pas (voir photo, civette ?).
Dans une autre rue, c’est la bousculade pour la vente de fringues bon marché et de gadgets en plastique. Les rabatteuses sont perchées sur des chaises et hurlent pour attirer l’attention.
Je m’amuse à m’égarer dans les ruelles de ce vieux quartier, aux maisons, prospères dans le temps, mais à présent souvent insalubres et parfois en ruine.
Je m’achemine tranquillement en direction de la gare maritime, mais de ce côté de la ville c’est sans plus d’intérêt qu’une banlieue sans âme. Les avenues y sont larges (4×4) séparées au milieu par une barrière infranchissable sur des centaines de mètres. Je crois pouvoir terminer en bus. Mais son itinéraire a changé par rapport au plan … Je termine à pied sur un kilomètre…
Ma valise récupérée, et de retour devant le bâtiment des guichets, on me fait prendre un bus bleu qui amène les passagers à l’autre bout du port, là où sont accostés les bateaux. On nous fait attendre dans une salle, puis on accède au bateau. C’est un vieux rafiot où chacun se débrouille pour trouver sa place. Ma cabine dispose de 2×2 couchettes superposées. Nous sommes trois garçons, une fille. Je pose la valise sur ma couchette et vais inspecter les autres installations du bateau. Les dortoirs de huit n’ont pas de portes et on se croirait dans la salle commune d’un hôpital du 19ème siècle… Pas de restau sur ce bateau ! Une petite boutique qui vend de la bière et des friandises…. Je vais devoir me contenter d’une pomme qui traîne au fond du sac. On part vers 20h alors que l’heure prévue sur le ticket est 19h.
Je m’installe sur ma couchette et rédige le carnet de la journée. Les prises électriques ne fonctionnent pas… Les cloisons sont tellement fines que j’ai l’impression d’avoir les voisins de la cabine d’à côté sur ma couchette !