22/01/2014

Réveil tôt : des gens font du bruit et parlent fort dans le couloir. Petit dej dans la chambre qui dispose d’une bouilloire. Mon linge est sec. Il fait 20° dehors et le ciel est bleu.

Le parc Haikou est le point de ralliement de tous les sportifs matinaux de la ville. Vaste de plus de dix hectares, planté d’arbres centenaires, parcouru par des allées fleuries, abritant quelques monuments et agrémenté de petits lacs, ce parc est envahi dès la première heure du jour par des centaines d’amateurs d’activités les plus variées : je tombe successivement sur des pratiquants de taï-chi, sur des danseurs de rock, de tango, de paso-doble, sur des manieurs de bâtons ou d’éventails, sur des joueurs de badminton, de ping-pong, sur des groupes de gens qui marchent au pas en hurlant et en mimant des gestes violents, etc… Ils ont la musique qui va avec leurs activités, grâce à des petites sonos portatives. La promenade dans ce parc consiste à aller de musique en musique, chaque activité disposant d’un espace charmant et bien pavé, où ils doivent avoir leurs habitudes. Et il faut ajouter la musique qui s’échappe des kiosques, squattés par de respectables joueurs d’instruments de musique traditionnels ou modernes. La majorité des participants sont des femmes dont la moyenne d’âge doit être de 45 ans. Dans certains groupes, il n’y a pas du tout d’hommes ! Certains groupes (les amateurs d’arts martiaux) ont apporté une tenue traditionnelle.

Il ne faut pas oublier les solitaires ! Il y a plusieurs façons de pratiquer de l’exercice physique : simplement du jogging, ou marcher sur la pointe des pieds en battant des bras comme si c’étaient des ailes, ou marcher à reculons, ou encore utiliser les nombreux agrès permettant de faire fonctionner toutes les articulations…

Promenade dans les quartiers au nord du parc : c’est la vieille ville. Il reste quelques rues à l’architecture traditionnelle de la riche période marchande des siècles derniers, et surprise : il y a une rue entière (Zhongshan Rd) qui a été rénovée, et c’est une vraie réussite. Établissements de riches marchands, entrepôts, ateliers d’artisans ou modestes boutiques, tout est sobrement ravalé. Aujourd’hui, la chaussée est occupée par des stands de vendeurs de friandises.

Retour vers l’hôtel où je récupère ma valise. Il fait chaud (26°).

Bus 38 pour rallier la gare des trains grande vitesse. À la réception, on m’avait affirmé : « c’est à cinq minutes ! » ; j’en ai mis trente-cinq !

La gare est un énorme bâtiment de béton avec des structures monumentales : on a prévu large. Tout est équipé selon les dernières techniques électroniques. Le TGV D7315 est en gare. Train moderne avec télé, prises électriques, et de larges sièges pour chacun.

. Départ en douceur ; on atteint rapidement une grande vitesse. On s’arrête à plusieurs gares de villes nouvelles. Paysages de plaine tropicale : rizières, palmeraies, cultures de bananes, ananas, etc. Le paysage devient plus montagneux à l’approche de Sanya 三亚 : massifs de granite puis des formations calcaires, le tout recouvert de forêt dense.

Arrivée à l’heure ; la gare est très au nord de la ville ; et l’auberge de jeunesse Sanya Lost Backpacker International Youth Hostel (三亚 迷途国际青年旅舍鹿回头店) est très au sud de la ville … Heureusement, il y a le bus 22 ! Les bus attendent juste devant la gare. La traversée de la ville dure plus d’une heure. C’est une ville très importante et il y a de nombreux embouteillages. Cette ville semble être sortie de terre pas plus tard qu’hier ! Et il y a encore d’énormes chantiers. Les stations balnéaires sont sur la côte, à l’est et à l’ouest, et certains endroits ressemblent de loin à Dubaï, d’une architecture résolument moderne et audacieuse.

Le chauffeur de l’autobus a oublié de me faire descendre à l’arrêt indiqué sur mon papier. Il me dépose enfin après m’avoir emmené au terminus ! Je dois faire encore 500m pour arriver dans un village qui est à moitié rongé par les pelleteuses. L’auberge de jeunesse est entourée de restaus genre paillote de plage améliorée. Je ne parierai pas cher sur l’avenir de ce coin tranquille.

L’après-midi est largement entamée, mais j’ai le temps d’aller à Dadong beach 大东海 qui est l’une des trois plages réputées du coin. Je pensais pouvoir faire le trajet par des chemins sans voitures, mais ça n’existe pas ! Dadong beach est un quartier assez récent et d’immenses immeubles (un peu kitch, colonnades, dorures, etc, ), bordé d’une promenade le long de mer où s’alignent les restaurants avec de la vrai fausse paillote, karaoké et plats aux fruits de mer. De nombreux magasins de luxe et de boutiques de tabacs et alcools – presque tous ont leur publicité écrite en russe…

Et puis la plage. Un beau sable blond et très épais. C’est intéressant de voir les gens se baigner ici : les enfants creusent des trous très profonds, fabriquent des châteaux de sables et des gâteaux (fille et garçons) (heu, non, plutôt le contraire). Les parents portent des peignoirs comme s’ils sortent de la baignoire ! Je me rappelle la plage de Beidaihé 北戴河 , à la hauteur de Pékin : il y avait tellement de monde qu’on ne pouvait pas y mettre un orteil !

Je dégote, dans un endroit reculé derrière les tours, un vendeur de coquelet grillé (20Y), qu’il tire du barbecue et qu’il découpe sous mes yeux ; et plus loin, je trouve une soupe. Cet endroit est fréquenté par les gens qui travaillent dans les resorts et autre village de vacances : en effet ici les repas sont abordables, vu les prix pratiqués par les restaus tenus par leurs employeurs…

Après avoir vu le coucher de soleil sur la petite montagne, et acheté une bière ( 啤酒 pi jiu , 4Y, 60cl) je ramène ce pique-nique à l’auberge et grignote sur la plage qui est à 50 mètres de là. J’ai tout de même fait plus de 14 km dans cet aller et retour…

De retour à l’auberge, je m’installe à une table basse pour faire le blog. Arrive une famille ; le jeune père engage la conversation et me propose de partager le thé (c’est du Pu’er tea, du Yunnan, et il le prépare à la traditionnelle). Ce garçon (35?) m’explique qu’il fait le tour de la Chine en vélo ! Il a fait Pékin-Lhassa en 34 jours, puis Lhassa-Sanya (?) et il doit repartir pour Pékin dans deux semaines. Il me montre des photos, dont une au départ de Pékin, où il est plutôt gros. Visiblement le périple lui a fait du bien pour la ligne !

Des jeunes grattent la guitare et poussent la chansonnette sur le balcon du premier.

On essaye Skype avec Véro, mais la connexion est un peu brouillée !

Il paraît qu’il fait froid en France, alors qu’ici, il fait 26°…