22/02/2010

Réveil tôt le matin pour aller grimper sur le rempart Nord, le point de vue sur la citadelle.  Le chemin traverse un groupe de masures ( ?) construites sur des éboulis et aux toits de bâches en plastique. Devant chaque porte  trois pierres, des braises, une gamelle, quelques instruments de cuisine. Les gens dorment encore. Sur l’une d’elles, des instruments de musiques à cordes traditionnels : c’est la maison d’un de ces gars qui poursuivent les touristes avec leur crincrin espérant quelques roupies. Le gars qui vend les bières au milieu du désert, doit aussi vivre dans ce genre de taudis. Pareil pour ce gamin sourd muet qui m’a suivi sur cent mètres tenant absolument à cirer mes pompes poussiéreuses. Des gens se réveillent, l’air encore endormis et remontent le chemin, une petite bouteille d’eau à la main ; ils s’éclipsent derrière la colline pour aller faire leurs besoins dans les arbustes épineux. Les chiens errant se disputent. Soleil levant …romantique sur la citadelle… En redescendant, les gens sont éveillés, des gars se rasent devant un tesson de miroir et nous disent bonjour !

Visite du palais des rajputs de Jaisalmer au cœur de la citadelle. Il y fait frais ce qui fait du bien car dehors, il y a un soleil orageux.  Dans ce palais, les fenêtres en pierres  finement ciselées telles des alvéoles de ruches d’où l’on peut voir sans être vu, ont été  minutieusement  travaillées.

Promenade au pied  des murailles et visite d’un riche haveli qui a la particularité de posséder (et d’entretenir) une vaste écurie/étable et un puits dont la margelle permet la récupération de l’eau dans des petits bassins.

Le pot dans un bistro tourne à la rigolade alors que je discute avec un papy armé d’un lourd fusil antique à la crosse décorée. Il me le prête pour que je le soupèse.

12h30. Le bus pour Jodhpur est à deux étages : les sièges en bas, les couchettes au dessus ! Aux arrêts dans les rares villages de cette campagne hostile, les candidats passagers sont en habits traditionnels : les femmes avec des bijoux étonnants d’or et d’argent sur le front, le nez, les oreilles, le cou, les bras, les avant-bras, le poignet, les doigts, la taille, les chevilles, les doigts de pieds, sans parler des sarees souvent rouges et pailletés de broderies scintillantes.

Bus complet !

Les hommes sont en turban, grandes vestes et dothi blancs. Les babouches glissent un peu sur les échelles pour grimper aux couchettes. On entasse les gens dans l’allée et dans les couchettes : il doit bien y avoir plus de cent personnes ! Le temps est orageux. Le sable du désert est soulevé par un vent d’ouest et la poussière s’insinue dans le car. Au loin la pluie tombe par rideaux.

Arrivée à 17h45 à Jodhpur. A la pension Durag Villas, mauvaise surprise : notre chambre pourtant réservée n’était pas libre. On nous propose malgré tout une chambre avec sdb qui donne sur le salon de la famille (500 INR). Bon …  Sur le mur une grande peinture représentant une scène soft des 1000 et une nuits : un rajput assis sur des coussins, émoustillé par une danseuse dont le voile est plutôt transparent.

Je souhaite retrouver le magasin où j’avais acheté de belles couvertures l’an dernier, mais il y a un grand trou à la place. Un orage éclate et se déverse une pluie de grosses gouttes froides serrées. On se réfugie alors dans un rickshaw et on va au centre ville voir une autre succursale de cette enseigne. Là, on nous déballe plein de couvre-lits, mais on ne trouve pas notre bonheur.

Repas d’un thali et d’un dosa puis retour à pied à l’hôtel.