20/02/2010

A 7h30, personne à la réception pour le check out ! Il faut chercher quelqu’un dans les dortoirs des employés ! En plus, celui qui se dévoue, pas très réveillé me demande le double de ce qui avait été convenu avec le patron. Heureusement, j’en avais gardé des traces !!

Dehors un rickshaw nous prend en charge pour la gare routière. Arrivés sur place, heureusement qu’il nous demande où on va, car, selon lui, il n’y a pas de cars pour Bikaner ici (contrairement à ce que nous avait affirmé le gars de l’hôtel) ; et aussitôt il nous rembarque pour le sud de la ville, dans un endroit un peu zone. On attend avec lui 5mn, le car arrive (de Delhi ?), et il l’arrête avec de grands signes !  Coup de bol !

La route traverse une campagne de plus en plus désertique, avec parfois des dunes de sables ; quelques champs irrigués. Quatre heures de tape cul. On a tous les deux, à une heure d’intervalle, une envie pressante qui nécessite, pour moi, l’arrêt du car en rase campagne et pour Véro, l’aide du second du chauffeur pour lui trouver des toilettes dans un village. C’est un bon spectacle pour les passagers du car (bondé) !

12h à Bikaner, finalement c’est rapide. Bagage à la consigne de la gare.

La visite du palais des maharajas de Bikaner (Junagarh) est intéressante tout d’abord pour son ampleur et le luxe de ses appartements, mais aussi pour toute la partie historique de la période récente (avec ce bémol : l’audioguide débite à leurs propos un panégyrique pompeux et lénifiant). Les maharajahs de Bikaner ont navigué entre les Britanniques et les tenants de l’indépendance, et aujourd’hui, ils ont plutôt bien « réussi »  leur reconversion de la féodalité au capitalisme.

Dans le palais, alors qu’on errait nonchalamment d’une salle à l’autre, profitant qu’on était seuls, un gardien nous propose à voix basse de passer par une porte dérobée. On s’empresse de le suivre  et il nous fait faire une visite « spéciale » de quelques salles fermées au public : un magnifique salon, la chambre de la première femme du Maharaja, etc. ; et le plus curieux, c’est que plus on avançait plus les salles étaient grises, laissées à l’abandon, ouvertes au vent et aux pigeons, sans entretien… Retour au circuit « audioguide » après un petit billet au délinquant !

L’avion de la guerre 14 comme souvenir dans le bureau du maharajah, grand comme un terrain de tennis, c’est pas mal non plus !

Promenade à pied jusqu’aux temples de l’ouest de la ville, à travers une avenue où règne un ballet de rickshaws aux sirènes hurlantes, des inévitables  charrettes surchargées, camions, motos, et de chameaux l’air au-dessus de toute cette agitation, le tout dans une poussière tournoyante et un soleil de plomb. Après la voie ferrée où ruminent des vaches, c’est une enfilade les ruelles encombrées de marchands de ferblanterie (on peut se faire faire une armoire en fer blanc sur mesure), de pots, cuvettes, poêles, malles, … n’importe quoi, du moment que vous avez un plan et des mesures !

Le temple jaïn est bien sympa, et, bien qu’en centre ville, domine une ferme remplie d’une centaine de vaches plutôt efflanquées : c’est l’hôpital pour animaux.

En fin de journée, on erre dans le quartier de la gare pour trouver un point internet (dans un sous sol), de quoi faire quelques courses, manger de bonnes pâtisseries, et trouver un bon restau : le Heeralal, dans l’immeuble moderne,  juste  en face de la consigne de la gare. Le Heeralal’s spécial est vraiment délicieux.

On attend le train de Jaisalmer (23H30) dans la salle d’attente des femmes, car dans celle des hommes ça sent trop fort les pieds… On en profite pour rédiger le blog.

Lorsque le train entre en gare (23h15 – il est plein), il n’a pas le temps de s’arrêter que déjà des gens du quai sautent sur les marches, alors que ceux qui veulent descendre sont repoussés dans le wagon. Bousculade, cris,… Pour tout le train, il n’y a qu’un seul SL (sleeping car). Et, il ne sera pas rempli car, Bikaner-Jaisalmer  à 139 INR (2€), c’est encore trop cher pour cette région  reculée de l’Inde. Les gens s’entassent donc dans les « Chair » pour y passer la nuit. Le train parti, installation dans les couchettes : chaque famille a apporté ses couvertures, et fait des lits confortables. Nous avons heureusement des couvertures d’avion, légères et suffisamment chaudes : il ne fait pas vraiment froid. Le contrôleur règle quelques problèmes de resquilleurs. Puis chaque extrémité du wagon est fermée par un rideau de fer, et un militaire armé d’un fusil veille …On tente de dormir, mais les gros ronfleurs sont au rendez-vous, le train ballotte dans tous les sens, s’arrête souvent et sonne de son klaxon durant des secondes interminables…