22/02/2014

Grasse mat dans ce dortoir dont je suis le seul occupant ! Dehors, il fait encore un froid de canard…
Je grimpe au cinquième étage de l’hôtel (sur la terrasse), où il y a une machine à laver le linge, gracieusement mise à la disposition des clients. Je la bourre de linge et, pendant qu’elle tourne, je vais faire la réservation d’un billet de train pour lundi à l’agence de la gare.
Sur mon chemin, à un carrefour fréquenté, des hommes attendent, qui avec des tuyaux, qui avec du matériel de menuisier, qui avec un marteau-piqueur :

ils attendent que quelqu’un vienne les embaucher … Puis retour à l’hôtel où la réceptionniste me donne ma nouvelle chambre. Et je peux étendre mes affaires déjà bien essorées sur l’appareil à air conditionné.
Un petit bonjour aux gens de l’office de tourisme CITS qui m’indiquent qu’aujourd’hui, il y a un marché intéressant à voir à Gedong 革东.
À la gare routière LD, il faut demander d’aller à Jianhe 剑河. En fait, c’est la même ville … Il faut tout de même plus d’une heure pour y aller.

99 % des constructions de cette ville ont moins de quinze ans : c’est une ville champignon qui s’étire le long d’une vallée sur plusieurs kilomètres. Là, les immeubles ont dix étages maximum. Mais pour faire régional, et, je pense, pour faire accepter aux populations locales d’y aménager, les toits de ces immeubles sont affublés par-ci, par-là, de petites pagodes et de toits en fausses tuiles…
Le marché s’étale de part et d’autre d’un grand carrefour, juste après la sortie de l’autoroute. Du côté des marchands, il y a bien sûr les chaussures, les fringues, le matériel électrique, outillage, d’hygiène, etc…, des stands de plats préparés et de nourriture fraîche, de volailles vivantes, de pépiniéristes, etc ; mais aussi des métiers inattendus : des coiffeurs, des diseurs de bonne aventure, des vendeurs de CD de danses locales, de concours de chant ou de combat de buffles, des exorcistes, des vendeurs de produits de santé miracle, des marchands de costumes et de bijoux pour les fêtes locales, des couturiers pour une reprise, des cordonniers pour un ressemelage, des vendeurs d’accessoires pour obsèques (encens, bougies, papiers, monnaie du diable…). Il y a même le teinturier à l’indigo au bout du marché, là où personne ne va parce que c’est sale et ça pue…












Du côté des chalands, c’est tout le peuple des montagnes qui est descendu « à la ville » faire ses emplettes. Il y a plusieurs minorités, surtout visibles dans la tenue des femmes qui restent les plus fidèles à ces traditions. N’étant pas expert dans les différentes ethnies de cette région, je n’en dirai pas plus. Beaucoup de recherche dans les coiffes, surtout l’ethnie qui porte des coiffes rouges tenues au chignon par une grosse épingle en argent, complétée parfois d’une fleur artificielle. Et il y a des dames dont les vêtements sont à la mode moderne du jour, mais qui arborent fièrement cette belle coiffe rouge.
Je termine l’après-midi en piétinant à la gare routière : c’est le chaos, les bus supplémentaires sont en retard, les gens se bousculent et crient, et les dames qui régulent le flux des passagers sont débordées…
Ce soir, je suis à la diète : je soigne mes boyaux en me faisant des pommes de terre à l’eau et des œufs durs dans la bouilloire de ma chambre….