31/03/2011
Après quelques hésitations, on finit par trouver l’endroit derrière Ratna Park d’où partent les bus pour Bhaktapur. Le trajet est chaotique, et si le petit bus est déjà bien rempli au départ, à l’arrivée, le nombre de passagers a bien doublé !
Beau soleil. On démarre la visite de la ville par un mauvais coup de bambou : il faut payer un droit d’entrée spécial foreigner de 1100 Nrp par personne (le LP annonce 750, ce qui est déjà beaucoup par rapport à Patan (200) ou KTM (300)). Je râle auprès d’un gars de l’office du tourisme qui me dit que mon livre est ancien !! Malgré cette désagréable entrée en matière, on déambule dans les rues et ruelles où les gens semblent avoir d’autres soucis.
En effet, si cette ville est réputée pour ses nombreux bassins d’eau, fontaines décorées et puits antiques, dans les quartiers il n’y a toujours pas l’eau courante, et l’affluence à ces points d’eau est continuelle, comme à leur création. Ici c’est la préoccupation majeure.
Le quartier des potiers est bien animé : malaxage de la terre, modelage sur les tours en pierre, séchage des pièces au soleil, enduits de pigment, cuisson dans des fours alimentés avec de la paille de riz. Chaque coin de cour, de placette, de terrasse est envahi par cette activité.
Dans les autres quartiers, les maisons résonnent du martellement des fabricants de gamelles ou de décors en cuivre ou en laiton. Dans d’autres, c’est le claquement des métiers à tisser. Mais, une activité qui ne fait pas de bruit, mais qui emploie pourtant des centaines de femmes sur le pas de leur porte : le tricotage. Chaussettes, pulls, gants destinés aux randonneurs en montagne : tout ce qu’on voit s’empiler sur les étals des quartiers touristiques se fabrique ici !
La ville, outre les multiples pagodes, temples, cours, puits de quartiers, compte trois grandes places où les rois locaux ont fait construire leur palais depuis le quinzième siècle. Chacune de ces places rivalise de hautes pagodes, de colonnes portant portrait du roi ou garudas ou d’autres dieux, des portes, des cloches, des temples, de statues monumentales d’animaux gardant des escaliers menant aux temples, etc. Chacune propose une perspective nouvelle et on les découvre avec surprise et bonheur à la dernière minute, en débouchant d’une ruelle.
Et les monuments des quartiers ne sont pas les moins décorés. Plus modestes en taille, ils sont recouverts de mille décors, tels des dragons, des griffons, des tortues,…, en pierre, en laiton, faisant l’objet d’un culte actif de la part de la population. Les reliefs de Shiva et de Ganesh sont particulièrement vénérées, noires de suie, rouges de pigment, brillantes de ghee.
Au bord d’une rivière, des ghats en ruine ainsi qu’un temple abandonné. Dans les quartiers, des maisons largement lézardées (voire effondrées et non déblayées) suite aux divers tremblements de terre et au temps qui passe.

À midi, après le repas, on déguste un curd servi dans une tasse en terre : la consistance est épaisse et crémeuse, un délice !
Le circuit proposé par LP nous prend la journée entière, et encore, en fin d’après-midi, un orage nous oblige à presser le pas vers la station des autocars. On attend un bon quart d’heure à l’abri dans un bus que l’orage passe…
Retour à KTM. Je râle auprès du gérant d’un soi-disant supermarché car les prix indiqués sur les produits ne sont pas respectés arrivés à la caisse.
Repas à l’hôtel où l’électricité revient vers 20h30 à la grande joie des clients.