01/04/2011
Grasse mat : l’électricité revient à 8h comme prévu.
On consacre la matinée à faire quelques achats, souvenirs, …
Le problème de Thamel, c’est qu’on ne peut pas s’arrêter une seconde sans être harcelé par tout un tas de personnes « where you go » vous proposant taxi, rickshaw, les personnes « excuse-me » voulant vous vendre le contenu de leur sac : baume du tigre, flûtes, petit violon, bracelets et colliers, etc, les tenanciers des magasins qui traversent la rue pour se planter devant vous « visit my shop », et ceux qui veulent absolument cirer vos chaussures (incirables). On veut seulement trouver des magasins où on peut faire son choix sans avoir quelqu’un sur le dos. On en trouve un, mais les prix sont élevés.
On sort de Thamel pour aller sur Lazimpat, et en face de l’ambassade de France, on trouve des magasins de commerce équitable aux prix raisonnables et étiquetés, mais au choix limité : on s’en contente.
On passe ce qu’il reste de l’après-midi dans une promenade à Budhanilkantha, au nord de KTM. Dans cette banlieue plutôt aisée, un temple abrite une statue de Vishnu allongé sur le dos au milieu d’un bassin rempli d’eau claire. Ce bassin est entouré d’une rambarde en béton à hauteur d’homme et on peut à peine entrevoir cette statue de dieu endormi sur un lit de serpent. Et ce d’autant qu’elle est en partie recouverte de draps et de fleurs.
Alors que je me hausse sur le rebord de la rambarde, un jeune homme me rappelle à l’ordre comme quoi c’est interdit ! Mais il me montre l’unique endroit où les non-hindous peuvent venir prendre des photos. S’en suit une discussion animée sur la limite exacte à ne pas franchir car il y a là un panneau « no photo » ! Il me dit que je ne devrais pas rigoler avec ces choses-là, car « dieu est là », montrant la statue du doigt. Je n’ai pas voulu entreprendre une discussion sur la différence entre dieu et l’image de dieu, et lui réponds simplement que je ne voyais là qu’une pierre. Après m’avoir soupçonné d’avoir bu, il déclare ne plus vouloir discuter avec moi.

On quitte cet endroit sans grand intérêt et sujet à polémique pour une petite promenade au pied de la montagne qui nous barre l’horizon. Au fond de la vallée, sur les hauteurs on aperçoit un stupa doré briller, et on décide d’en faire notre but. La petite route grimpe parmi les maisons aisées et les parcelles de blé. Et il se trouve qu’au bout de cette route, il y a deux choses : l’entrée du parc national Shivapuri (le ticket counter annonce l’entrée à 10 Nrp pour les Népalis, à 250 pour les foreigners) et le dit stupa doré. Mais ce dernier se trouve derrière un grand et haut portail. On pousse la porte et on se retrouve dans un « meditation center » où on répond favorablement à notre demande de visite du stupa. Un type nous accompagne et en profite pour nous faire l’article de son centre. Il nous explique que les gens qui viennent ici (de loin), c’est pour vivre, tel Bouddha l’ « enlightment », l’éveil, et ce par la méditation. Et sur ces paroles, il nous montre dans les soubassements du stupa des cellules d’un mètre carré, avec un coussin au milieu et dont la porte est blindée : c’est ici que les candidats à l’éveil doivent rester pendant de nombreuses heures (10 ?) par jour à méditer dans le noir (d’un côté les garçons, de l’autre les filles). Pendant leur « stage » ils ne doivent pas parler, manger qu’une fois, et parfois écouter de sages paroles dans un hall où ils sont rassemblés.

Un peu plus loin, dans un beau jardin fleuri, des bâtiments abritent des piaules pour dormir qui sont à peine plus grandes que celles pour méditer et ressemblent étrangement à des cellules de prison… Il semble y avoir des piaules Deluxe, des Standard, et des Common. Tout est gratuit, mais on paye ce qu’on veut en sortant…
On a écourté la visite ; en allant vers la sortie, on croise successivement des jeunes occidentaux tristes et au teint pâle, puis des jeunes nouveaux arrivants, plutôt gais. À l’accueil, ces jeunes sont interpellés par des « gentils organisateurs » qui, après leur avoir pris le passeport ou la carte d’identité, leur demande de leur remettre expressément toutes leurs affaires personnelles : une liste est affichée pour ne rien oublier – bijoux, signes religieux, argent, photos, papier pour écrire, téléphone etc…
En sortant du centre de méditation, on voit, derrière les portes du parc national, un militaire armé d’un gros fusil pour garder l’entrée ! Bienvenue aux randonneurs…
Retour à KTM au soleil couchant.