29/03/2011

Debout tôt ce matin, car le créneau « électricité » s’arrête à 6h : café et thé chaud plus douche chaude, ça se mérite !

Du coup, on est fin prêts pour la randonnée matinale qui doit nous conduire à Kirtipur où, selon le LP il y a des rites de sacrifices d’animaux le mardi matin. On prolonge Paknajol plein sud. Au sud de Durbar Square, il y a deux jours, on avait mal « étudié » le temple Ram Chandra : sur les étais du premier étage, on observe en effet les différentes « distractions » que s’offraient les divinités pour s’occuper les longues soirées d’hiver.

Toujours plein sud, on parvient sur les rives de la Bagmati : il y a là trois magnifiques temples semi abandonnés, et dont les cellules sont habitées par des familles pauvres y vivant tels des fantômes. L’un d’eux est envahi par les plantes sauvages et il disparaîtra comme à Angkor…

Sur les rives de la Bagmati, un autre spectacle nous attend, moins romantique : on voit une dizaine de mômes péchant, dans l’eau noire et pleine de détritus jusqu’aux genoux, avec de grands bâtons. Que pèchent-ils ? On s’approche : ils trient les objets flottants qui viennent vers eux, d’un côté les canettes en fer blanc, de l’autre, les bouteilles en plastique et chacun en remplissant son grand sac. Ils font ce boulot alignés en travers de la rivière, riant, s’éclaboussant, se bousculant parfois pour attraper un objet. Dans cet endroit de Katmandou, c’est la zone où arrivent les camions, les charrettes, les vélos-pousse remplis de détritus récupérés en ville. Arrivés là, les détritus sont revisités par des collecteurs d’objets spécifiques : le plastique, le carton, la ferraille, etc. Cette activité est opérée par des « privés » qui ont leur aire de stockage le long de la route ou de la rivière, chaque aire étant séparée de sa voisine par un haut mur, et ça sur un kilomètre au moins. Sur ces tas d’ordures, les familles trient ; je dis les familles car même les petits enfants sont à la tâche, le bébé pas loin dans une caisse observant son avenir…

On passe le pont qui mène à Kirtipur, le moral plutôt en baisse. Il faut dire qu’il a plu une bonne partie de la nuit, et que tout ce spectacle se déroule dans la boue…

On trouve un raccourci qui passe par le campus l’Université, un endroit plutôt calme et propre, ou presque.

La montée de l’escalier qui grimpe en haut de la colline où s’étale le village de Kirtipur est une promenade d’enfant vu la préparation de nos mollets ! D’en bas, ce village semble fait de maisons récentes, mais c’est arrivé sur la crête que l’on voit les beaux restes de son passé médiéval : palais-temple royal, maisons de princes, places et bassins, pagodes, etc … Et notamment le temple Uma Maheshwor et ses sculptures évoquant quelques acrobaties tirées du Kamasoutra…  Le moral des troupes remonte avec…  l’altitude ! La vue sur Katmandou  et la Bagmati est large et magnifique ; de là, on ne voit pas les détails.

On déjeune d’une thupka (soupe de nouilles), d’un pakhora aux légumes et de saucisses de bœuf frites ! La « salle » du restau est sur la terrasse en face de la pagode et on a une vue 360° sur la vallée. Le temps est nuageux, mais on voit bien que le soleil n’a pas dit son dernier mot. On observe l’approche des avions qui font des grands cercles au-dessus de la ville avant d’atterrir.

Mais on n’a pas trouvé l’endroit des sacrifices …

On repart pour Chobar, un village au bord de la Bagmati. Celle-ci y a creusé un défilé pour s’échapper le la vallée de Katmandou. Les gens nous indiquent aimablement le chemin et les raccourcis pour y parvenir.

Un bien sombre défilé pour une rivière sacrée

Après quelques hésitations autour d’une usine de ciment désaffectée et fantomatique, on trouve le pont et le défilé qui passe en dessous. Désolés pour le spectacle : au fond du défilé, la Bagmati est toujours aussi noire et moussues grâce aux rapides, les sacs plastiques accrochés sur les rives enrochées.

On franchit le pont de singe qui voisine celui des autos, et on prend le raccourci qui remonte vers le nord en direction de Patan. Le soleil est revenu et il tape dur… La banlieue de Patan est plutôt aisée, même s’il n’y a pas de véritables routes, les maisons ont belle allure.

À l’entrée de Patan, visite des fabriques de tapis tenues par des réfugiés tibétains réfugiés et accueillis au Népal en 1960.

Fabrique de tapis

Les travailleuses sont assises chacune devant leur métier et nouent les fils avec dextérité, regardant à tour de rôle la ligne de nœuds et au-dessus de la tête, le dessin à réaliser. Ça donne des tapis doux et profond (et chers).

Sur les marches du temple

L’entrée dans le centre de Patan se fait par une belle rue commerçante, étroite et bordée de maisons anciennes et ouvragées. Cohue autour des boutiques de vaisselle en cuivre, de tissus, d’habits, d’objets de culte. L’arrivée dans le Durbar square est un enchantement : les pagodes, palais, temples y ont poussés drus, serrés les uns contre les autres, comme si la place manquait aux rois de Patan pour les construire. Bien sûr, on reviendra ici, tant il y a à voir et y gouter l’ambiance, bien différente que celle qui règne à KTM.  https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/kirtipur-patan-2383790

On se faufile dans les ruelles vers le nord et on trouve l’arrêt de bus (N°26) pour KTM.

Le retour est rapide. Quelques courses et on a la surprise de voir qu’il y a de l’électricité alors qu’il ne devait pas y en avoir selon le planning …