27/01/12

Soleil.

Métro vers la vieille ville. C’est l’endroit du Caire où se situait le port sous les pharaons ; puis vinrent les Coptes, puis les Romains, puis les premiers chrétiens. Les vestiges sont donc multiples : le nilomètre pour les premiers, les remparts et des tours pour les Romains et plein d’églises et de basiliques pour les Coptes.

Le nilomètre servait à évaluer le niveau des crues afin de pronostiquer l’opulence ou la pénurie. Aujourd’hui, c’est la pénurie des gardiens de site : pas moyen de trouver le caissier ni celui qui ouvre la porte du nilomètre. Il faut dire que c’est vendredi, jour de repos. Ce coin, situé sur une île, est très tranquille et aujourd’hui, il est fréquenté par des peintres amateurs.

Sur la rive Est, les basiliques s’accumulent sur un espace réduit. Il y a foule. Les gens, la plupart des Coptes sont venus en visite. Ils sont décontractés, n’hésitent pas à exhiber des tenues occidentales (courtes pour certaines filles) et mangent tout le temps ! Les basiliques recèlent des reliques des premiers martyrs chrétiens : des gens les embrassent avec ferveur. Et, par empathie, ils se font photographier avec un bout de chaîne. Dans des cryptes, on adore St George. Dans une des églises, des jeunes  apprennent les rites de la religion en regardant un dessin animé diffusé sur un écran plat ! Les badauds flânent gaiement,  bras dessus bras dessous dans les cimetières alentours. L’entrée de la synagogue est bloquée par un groupe de Coréens dont le guide n’en finit pas de ses explications.

Casse-croûte  sur la terrasse d’un genre de cafeteria qui surplombe le site.

Longue promenade vers la citadelle. Devant les mosquées, c’est l’animation du vendredi et il y a foule. Devant l’une d’elles, un marché de poupées déguisées en mariée ( ?), de pâtisseries et de fruits. Les fortifications de la citadelle sont imposantes, dominées par une grande mosquée. Retour compliqué vers le centre.  Belle rue animée par un marché : des boutiques vendent des lapins vivants, ainsi que des poules, destinés à être manger. Selon le souhait du client, on les tue et les « épluche » sur place.

La place Tahrir est aujourd’hui archi bondée. Plus de circulation automobile possible. Il y a plusieurs  tribunes avec des orateurs qui haranguent la foule. Des femmes  parlent aussi  au micro. Pleins de pancartes, drapeaux, banderoles. Le pont qui mène à Gezira est envahi par une manifestation qui vient des quartiers Ouest, plutôt aisés. Pas sûr qu’il reste de la place pour les accueillir…Ce qui est étonnant, c’est la diversité des gens qui sont là : toutes les catégories sociales sont représentées, ce qui se voit par les habits. Beaucoup de femmes, de familles entières, de gens venus des provinces éloignées (teint sombre et  buriné, tenue du désert). Déploiement d’imagination pour les caricatures de Moubarak, mais aussi de ceux qui sont aux manettes aujourd’hui.

Dans un coin de la place, une grande tente abrite une délégation de Syriens : des photos (horribles) de la répression en couvrent les côtés.

Promenade  au calme vers Zamalek en longeant l’île par sa rive ouest. Par endroits les rives sont occupées avec bonheur par des pépiniéristes. Zamalek est un quartier cossu et calme. J’y trouve un de ces très rares magasins où on vend de la bière (Drinkies). On y vend aussi du vin égyptien…

Retour à la nuit tombante vers l’hôtel par la rue du 26 juillet. Une fois  traversé le bras du Nil, c’est à nouveau l’effervescence, mais à cause des multiples commerces de fringues qui bordent la route. Et la rue Talaat Harb où se trouve l’hôtel, est elle aussi bondée : ici, on s’arrache les pâtisseries, les glaces, là on fouille dans des tas de fringues, ailleurs on rêve devant des chaussures de luxe, etc…

Je dîne chez le Gad derrière l’hôtel une énorme fitir, un genre de pastilla fourrée de petites saucisses de bœuf parfumées d’une pincée de cannelle.

Retour à l’hôtel vers 20h.