20/02/12

Après le (copieux) petit dej. , nous accompagnons nos voisins dans leur nouvel hôtel.

El Fayrouz hôtel

Ils ont décidé de rester deux jours de plus dans le coin, repos, vélos, visites tranquilles. Ils ont choisi un hôtel sur la rive occidentale le El Fayrouz hôtel, à peine plus cher que le Gaddis mais tellement mieux ! On visite leur chambre, spacieuse, la terrasse dont la vue donne sur les rizières et le Nil et au loin d’un côté les falaises des tombes et de l’autre, Louxor et son temple, et dans le jardin, le restaurant sous une tonnelle fleurie. Quel charme !

On reste sur ce côté du Nil, minibus pour la billetterie, on choisit une tombe de noble : Ramosé. Le site des tombes des nobles est entre la vallée des rois et celle des reines. Les nobles sont « les intellos » de l’époque : les prêtres, les scribes, les percepteurs… Ils ont droit à une belle tombe, mais moins bien décorée que le grade au-dessus… Selon les fresques et les bas-reliefs, les pharaons et les reines discutent directement avec les dieux, alors que les comptables s’occupent des choses plus triviales : les troupeaux, les travaux des champs, les artisans, la fabrication du vin ( !), etc, la vraie vie, quoi !

Désolé, photos interdites ! À chaque tombe, on a un gars collé aux baskets pour nous surveiller…

On se promène sur le flanc de la colline et on tombe sur un gars assis sur une chaise en train de dessiner : en face de lui un chantier de fouille où plein d’ouvriers en djellaba s’activent. On taille une bavette : il est Belge et fait partie d’une mission concédée à l’Université de Liège pour sept semaines sur un terrain de quelques centaines de m². Les chercheurs viennent de trouver une tombe cachée, bien décorée selon lui avec plusieurs momies. Une médecin légiste est là pour dix jours pour les autopsier ! Il faut déterminer si elles viennent de l’époque des pharaons, ou d’une époque plus récente. En effet les caves ont servi de « catacombes » pour toutes les époques. Il nous assure même que lorsqu’elles étaient pleines,  on les brûlait pour faire de la place ! et ça brûlait bien car les momies sont enduites de bitume ! De fait,  les parois de certaines tombes sont complètement noires.

On continue de grimper à flanc de coteau, en plein cagnard. Mais un petit vent frais calme des ardeurs de Râ, le dieu soleil. On parvient au plus haut de la falaise vers 13h. De là-haut vue 360° : au nord la vallée des rois, et au-delà, le Nil et ses rives fertiles, à l’est Louxor, au sud la vallée des reines, et à l’ouest l’immense plateau désertique que l’on imagine se terminer dans l’Atlantique sans rencontrer une goutte d’eau.

On piquenique dans ce lieu magique : petits sandwiches préparés à l’hôtel.

Puis on essaie de trouver une « sortie » vers la vallée des reines sans revenir sur nos pas, en suivant le chemin de crête. À l’extrémité de la falaise, il y a bien un sentier qui redescend, mais pour éviter de dangereux escarpements, il fait tout un détour et ça nous semble un peu long (au moins deux heures) pour le temps qu’il nous reste. Donc on revient sur nos pas, et on trouve un raccourci pour la vallée des reines.

La vallée des reines est moins spectaculaire que celle des rois, mais les quelques tombes accessibles au public sont intéressantes, surtout celles où Ramsès III accompagne ses fils (morts prématurément) par la main auprès des dieux. Déjà du piston pour le fiston…

Un truc qui nous a énervé : il y a dans cette vallée une tombe paraît-il merveilleuse, celle de Nefertari, la chouchoute à Ramsès II, mais elle est fermée au public officiellement pour restauration. Alors qu’on passe devant, on voit un groupe de touristes japonais en sortir ! On se dit chic ! La tombe est rouverte ! On se pointe, un garde armé d’une mitraillette nous en interdit l’entrée : « private visit » ! Bien sûr on râle, mais rien n’y fait ; le « guide » qui cornaque ce groupe nous sort un bobard du genre, ces gens ont obtenu un droit de visite au ministère au Caire. Tu parles ! Un peu plus loin je vois les Japonais distribuer des dollars US aux gardiens égyptiens comme si c’était des tracts… J’ai tout de même demandé à ce « guide » s’il avait beaucoup de dollars dans ses poches.

Beurk.

Retour à l’hôtel pour se reposer un peu et faire la valise, car demain on prend l’avion tôt pour Le Caire.

Repas au El Fayrouz hôtel avec nos voisins. Excellent plat « spécialités maison ».