14/02/2011
Deux ans après, retour au temple Tiruparankundam, perché au sommet d’un immense monolithe de granite émergeant deux cents mètres au-dessus des rizières de la plaine. Cette fois-ci, on fait le tour complet des sites religieux puis une rando dans la campagne : une dizaine de kilomètres en 4h sous le soleil.
En sortant du bus, dans la rue principale de Tiruparankundam, des cris d’enfants attirent notre attention : une école primaire. Les enfants sont assis, par classe, en tailleur dans la cour en terre battue. Ils répètent en criant joyeusement, sous l’œil des maîtresses, des phrases que l’un d’entre eux énonce. On bavarde un peu avec les enseignantes ; elles sont douze pour trois cent cinquante enfants. La sonnerie retentit, tout le monde rentre en classe.
Un peu plus loin, c’est le collège : là ça ne rigole pas ! Les collégiens défilent dans la cour au son d’un tambour pour aller se mettre en rang. Tout à coup, le surveillant, un grand moustachu aux épaules carrées armé d’un long bâton, sort un garçon du rang et lui colle une grande claque puis un coup de bâton dans les mollets ! Ambiance…
La montée du rocher commence par un grand escalier ombragé, où s’ébattent des singes. Puis elle se poursuit sur des grands dômes de granite dans lesquels des marches ont été creusées. Au sommet, il y a deux sites, un musulman et un hindou. Le premier, qui est installé sur le point le plus élevé, est un mausolée, Dharga, envahi par les singes. Le deuxième est un peu en contre-bas : il est consacré à Shiva et abrite une source et un bassin naturel installé dans une faille. Quand on arrive, le prêtre nous propose de le suivre : penché au-dessus d’une passerelle, il jette dans l’eau des petits gâteaux secs et d’énormes poissons chats viennent les happer goulument.
On redescend par le chemin officiel du temple hindou, un escalier de plus de six cents marches, exposé en plein cagnard. En bas on voit des dhobi wallah (blanchisseurs / lavandières) à l’œuvre : lavage dans un petit étang à l’eau douteuse, séchage sur les grands plans granitiques où les draps forment de grands dessins géométriques.
À un kilomètre de là, on trouve une grotte creusée à la base du monolithe presque à l’aplomb du temple de Shiva, ornées de quelques sculptures antiques. Tranquillité et fraîcheur grâce aux palmiers et aux ficus géants.
On prend un chemin de traverse dans les rizières. Les parcelles sont encore inondées bien que les épis soient bien garnis. On suit les étroites levées de terres d’où le pied glisse parfois dans la boue… Une parcelle est en train d’être moissonnée par une demi-douzaine de femmes sous la surveillance d’un « chef d’équipe ». À notre approche, arrêt sur image, babillages et rires ! On prend quelques photos de cette moisson, et l’homme qui jusque-là ne faisait rien, sinon se curer les ongles avec sa faucille, se met à couper une gerbe pour qu’on le prenne lui aussi ! On retrouve un chemin qui contourne un beau lac. On croise des paysans, des bergers et leurs chèvres, tous étonnés de nous voir là. Le retour se fait par la route : cagnard, camions, poussière.
Pour celui qui souhaite visiter ce coin sympa à six km au sud de Madurai, c’est très simple : aller à la gare routière des bus locaux (300 m au sud de la gare des trains), prendre le bus 5, ou 48, ou 140 (4 INR), montrer un papier avec Tiruparankundam temple écrit dessus. Les gens vous diront où descendre. Après avoir traversé la voie ferrée, c’est tout droit plein sud. Voir trace GPS. https://fr.wikiloc.com/itineraires-randonnee/madurai-tiruparankundram-2091004
De retour à Madurai, on la joue cool : bouffe, internet (où je découvre que ma clé usb est bourrée de virus), magasins. Dans la rue, on se fait approcher par un tailleur qui nous propose de visiter sa boutique. On se fait dérouler des tissus, des modèles, on discute âprement du prix de quatre chemises en mi coton, mi soie. Et on se met d’accord sur 2001 INR (une roupie pour porter bonheur !). À 17h, on se met aussi d’accord sur l’heure pour les récupérer : 20h. On fait un tour en ville du côté du grand temple de Ramanathaswani.
Il est 22h15, on a eu le temps de manger et on attend toujours ! On est installé dans la minuscule échoppe à côté du couturier/tailleur qui est à travailler sur nos chemises, et nous à l’ordi et on en profite pour rédiger le présent carnet…