01/02/12

Ce matin, réveil à 6h30 : longue journée de transport ! Petit dej local =  haricots en sauce, assiette de trois fromages, salade tomate concombre, deux galettes de foul, œuf dur, pitas, condiments.

Minibus pour El Kharga (20 EGP). Route monotone, aucun relief, le désert. Je suis à l’avant entre le conducteur et un curieux voisin : emmitouflé dans une grande djellaba de laine brute (elle est tellement grande qu’il l’a coincée dans la portière !), il ne cesse de psalmodier d’une voix monotone et nasale, tout en égrenant son chapelet entre le pouce et l’index. Pendant une heure ! Le chauffeur le regarde d’un sale œil… Une fois qu’il eut endormi les passagers, il s’est endormi lui aussi. Si vous avez des problèmes d’endormissement, au lieu de creuser le trou de la sécu avec vos somnifères, essayez donc cette méthode !

Heureusement le chauffeur ne s’est pas endormi. Il est prudent : il met sa ceinture de sécurité dès qu’on approche d’un check point !

El Kharga, 10h30. Grosse ville moche aux immeubles /cubes de béton et aux rues envahies par le sable.

À l’arrêt des minibus, c’est un peu compliqué pour me faire accepter dans celui partant pour Assiout. Heureusement, le gars du guichet, un grand monsieur sec et autoritaire, me prend en charge et m’impose au chauffeur qui n’en mène pas large. Le minibus démarre et aussitôt une discussion houleuse anime les vingt passagers ; il doit s’agir de politique car j’entends « Moubarak » plusieurs fois… Une demi-heure plus tard tout le monde dort…, la route rectiligne s’enfonce dans le désert rigoureusement plat. Le vent soulève le sable qui court  au raz de la route. À un endroit, deux bulldozers s’activent pour dégager la route à moitié envahie par l’avancée  d’une dune. (relire les trois mots précédents…)

La station du désert
Ravitaillement dans le désert
Ravitaillement dans le désert

 

 

 

 

 

 

 

On a les congères qu’on peut…

On s’arrête à mi-parcours, dans une cafétéria en plein désert. Ciel gris, fort vent froid.  Je crois qu’il s’agit d’un arrêt pipi. Quand je reviens des lieux (on m’a indiqué le mur arrière de la cafétéria), j’apprends qu’en fait, on est en panne d’essence, et qu’on attend qu’un collègue ramène un bidon plein ! Je rêve !

À Assiout (2h30), terminus à des kilomètres du centre. Je dois prendre un taxi (5 EGP !). C’est un jeune branché, gel et lunettes de soleil, qui fait son rallye sur les chapeaux de roues dans les petites rues, la main appuyée sur le Klaxon. Arrivé à la gare, il lève le pouce avec un large sourire « good ! ».

À la gare, surprise totale : je montre mon papier au seul guichet de libre : l’employé, intrigué, le lit, pianote sur son ordi, et me sort en moins d’une minute deux tickets de trains de jour Le Caire Assouan pour le 14/02 (218 EGP les 2). Un souci de moins !

Alors que je consulte mon guide, un policier vient vers moi et me demande si j’ai besoin d’aide, et m’accompagne jusqu’à la sortie de la gare…

Un gars se renseigne pour moi à la gare des bus (demain je vais à Hurghada, sur la côte de la Mer Rouge). Un autre négocie pour moi une belle chambre dans un hôtel en face de la gare (Amoun hôtel)100 EGP). J’achète de quoi manger car ce soir, je décide de piqueniquer à l’hôtel (et laver mon linge…) : au menu, crêpe farcie à la viande hachée et fromage, tomate, orange et… une crème caramel !

Et il y a la wifi à l’hôtel, mais ça marche comme-ci comme-ça.

Pas grand-chose à voir à Assiout, sinon les rives du Nil et ses cafés flottants.

Les femmes se promènent volontiers « à l’occidentale » comparativement  aux us des oasis reculés. Pourtant Assiout a la réputation d’être un fief des intégristes…