13/02/2011

Réveil plus que brutal à 4h du mat : on est arrivés à Ramesvaram !! Le train a non seulement rattrapé son retard, mais en plus il est arrivé avec une demi-heure d’avance !!

Tronche endormie et bouffie des voyageurs (dont nous…) qui traînent leurs bagages le long du quai interminable (le train a au moins vingt wagons). La nuit est tiède. Le policier qui veille à ce que personne ne reste dans le train ne rigole pas. Dans la gare, une centaine de personnes dorment à même le sol, enroulés dans des couvertures. À la sortie, nous sommes perplexes devant la situation imprévue : la consigne n’ouvre qu’à sept heures… On essaye de réfléchir à une issue mais on est entouré par une nuée de conducteurs de rickshaw qui nous prennent la tête. On décide d’aller voir en ville. Un homme dépenaillé nous propose sa petite carriole trainée par un âne (30 INR) et on trottine au son des clochettes. La ville sent le poisson.

On teste plusieurs hôtels près du temple : complets ! Le conducteur de la carriole nous emmène alors dans un « lodge » un peu à l’écart, réveille le patron. On peut disposer d’une chambre crasseuse pour 250 INR. On se dit que pour laisser les valises la demi-journée, prendre la douche et le petit dej ça irait. Mais franchement on n’y dormirait pas !!! Au moment de prendre la douche : pas d’eau. Il faut réclamer pour qu’on remette la pression !

Chaque seuil de maison est décoré de dessins et entrelacs effectués avec une poudre fine et parfois avec de la peinture (kolam). Une femme, qui me voit photographier le motif qu’elle vient de dessiner sur le pas la porte de sa modeste demeure, nous invite à entrer car elle en a fait d’autres à l’intérieur. Elle nous explique que ces dessins sont des marques de bienvenue. On papote et on rigole bien.

Dans l’axe ouest-est du temple, face à la mer du Bengale, une foule va et vient autour d’une grande arche, léchée par les vagues. Des baigneurs s’ébattent joyeusement dans l’eau, d’autres en reviennent pour quelque cérémonie avec un prêtre, d’autres encore font leurs petites affaires religieuses en famille sur un coin de la plage avec les noix de coco, les bougies, les poudres de couleurs, enfin tout l’attirail pour faire son pooja tranquille. Gestes cérémoniels compliqués et différents d’un groupe à l’autre, chacun selon l’idée de chacun.

On longe la mer sur un km vers le nord : le LP y indique un jardin d’enfant avec une belle plage de sable fin. On y découvre des ruines : toboggan crevé, balançoires rouillées, tourniquet renversé, herbes folles, détritus. Les dégâts causés par le tsunami de décembre 2004 ne sont toujours pas réparés. Sur la plage, des pêcheurs reprisent leurs filets.

Le temple de Ramanathaswani, outre qu’il est un des plus grands avec ses corridors de plus de deux cent mètres de long chacun, est un des plus originaux : il abrite vingt-deux puits ou bassin d’eau douce et les gens vont d’un bassin à l’autre pour y puiser de l’eau à l’aide de petits sceaux attachés au bout d’une corde et s’en asperge avec (dans la plus grande joie des enfants !). Il fait très chaud et les gens s’en donnent à cœur-joie.

Bus pour Madurai. Le ticketman nous fait payer le tarif d’une personne pour l’espace occupé par nos deux sacs, une première pour moi en Inde.

La Gare routière de Madurai est en travaux et le chaos est général : les arrivées des bus se font dans un terrain vague !!!

On réserve un trajet pour Kanyakumari pour le surlendemain (on est carrément poursuivi par des rabatteurs d’agence de transport !).

Problème pour trouver une place dans l’hôtel de notre choix ; on se rabat sur l’hôtel dans lequel j’étais passé il y a deux ans : Aarathy. Visiblement, ils n’ont fait aucun entretien, voire aucun coup de balai !  

Visite du temple Sri Meenakshi en fin d’après-midi. Un monde fou et pas mal de touristes occidentaux. Beaucoup de gens font la queue (plus de cent mètres derrière des barrières) pour le pooja.

On est naze après une nuit de train et une après-midi dans le bus !