04/01/2008
Il s’est arrêté de pleuvoir, mais le ciel reste gris.
Je vais visiter les Chocolate Hills. C’est un ensemble de collines très semblables dans leur taille et dans leur forme, dû à une érosion assez rapide. Cet endroit a été décrété comme étant une curiosité géologique incontournable par les autorités, ce qui fait que tout touriste doit aller y faire un tour. Pour cela, des taxis et des vans partent des plages, remplis à bloc par des touristes qui payent (au moins) 500P pour y aller. En prenant les transports locaux ça m’a couté 100P… Bien sûr, ça prend un peu plus de temps, mais on colle bien à la réalité du pays : multiples arrêts dans les villages, pneu crevé à l’aller et voyage sur le toit au retour… L’endroit est en effet assez étonnant, mais point de chocolat. Il parait qu’à la fin de la saison sèche, comme la végétation est grillée, la couleur de la végétation vire au marron. Quant à la forme des collines, elle pourrait évoquer des truffes en chocolat bien alignées… Mais aujourd’hui, elles sont vertes. Sur place, il y a un belvédère aménagé selon un gout critiquable, avec beaucoup de béton, de peinture jaune pâle et rose… Mais la vue est jolie, quand on réussit à franchir le barrage serré des Coréens en vacances se faisant prendre en photo, hilares et sautant ensemble avec un balai entre les jambes avec ce paysage en arrière-plan…Ce qui est le plus dommage, c’est l’absence de chemin de promenade dans ces formations. Il y a des rizières, de cocoteraies au pied de ces collines, mais pas d’accès visible.
Au retour, je n’ai pas pris le car tout de suite, je me suis promené un bout, le long de la route. Je suis entré dans l’enceinte d’une école (celle du village de Buenos Aires !) ; une instit est sortie, et m’a accueilli, ravie de voir quelqu’un s’intéresser à son école « on voit beaucoup de touristes, mais personne ne vient nous voir ! ». Il y avait peu d’élèves car la veille, avec les pluies, la région a été inondée et les gens avaient fort à faire pour nettoyer chez eux ; dans l’école, il y a eu 50 cm d’eau. Toute l’eau est déjà évacuée sauf dans les champs alentour. On a bavardé pendant au moins une heure. La directrice me montre sa feuille de paye : brut 14000P (210 €) par mois mais il y a tellement de déductions qu’en fait elle ne touche que 6500P net (100 €) ! Elle se considère comme faisant partie de la classe moyenne. Je prends des photos, les classes voisines viennent sous le hall et on m’interroge sur la France : y a-t-il des pêcheurs en France, je dis que oui, on mange pas mal de poissons. – Mais la France n’a pas de mer ! Je demande si elle a une carte du monde ; elle ramène un grand papier froissé et un petit globe gros comme un pamplemousse et on cherche la France. Elle aurait dit que c’était plutôt du côté du Kazakhstan… Est ce qu’on cultive du riz ? Et des bananes ? Je leur montre les photos de la famille. Ça y est, la directrice veut marier mes deux garçons à ses deux filles (les autres instits affirment qu’elles sont très belles…) … Bref, on a bien rigolé. Le soir en ville, je fais développer les photos et les poste aussitôt.
En fin d’après-midi, je vais au port pour réserver une place sur un bateau pour aller à Dumagete, mais, manque de bol, le ferry est en panne et il n’y a plus de connexion ! Donc demain j’essaye de trouver un scooter et avec un peu de chance, je ferai le tour de l’ile.