12/02/2011
Grande animation aux ghats au bord de la rivière Cauvery. Les ghats sont des gradins qui, tels de larges escaliers, descendent vers la rivière. Comme cette rivière est sacrée, les gens qui vont au grand temple Sri Ranganatha Swamy font une halte ici pour se purifier. À cet endroit, l’eau n’est pas particulièrement propre…
Les gens se baignent ou plutôt se trempent entre les bancs de sable dans les filets d’eau polluée. Les enfants et les bébés n’échappent pas à la trempette et même, ils s’amusent bien. Les femmes restent dans leur saris, par contre les hommes se baignent en slip, qui parfois est minimaliste : un morceau de tissu entre les jambes tenu par une ficelle. Une fois sortis du bain, les saris et les dothis sont mis au vent ou étalés sur le sable pour sécher.
Sur l’esplanade qui domine les ghats, il y a un petit temple, des autels avec des idoles, et un espace dédié aux rituels du pooja : il y a une cinquantaine de stands numérotés sous une galerie. Des prêtres y attendent le client : familles ou personnes seules.
Ce que peut voir un passant étranger à ces coutumes de bénédiction, c’est que cela se déroule autour d’une offrande : sur une feuille de bananier, sont disposés une noix de coco ouverte, des encens, des pigments, du riz, des fleurs, de la cendre, de l’eau, etc… Le prêtre fait quelques gestes et marmonne des incantations, puis asperge le client avec quelques gouttes d’eau. D’un stand à l’autre, le rituel est différent, chacun ayant sa propre recette.
Des prêtres font par ailleurs des dessins géométriques avec le sable et des poudres colorées avec dedans des bougies (coupelles de beurre fondu). Dans un autre coin deux coiffeurs officient en rasant la boule à zéro les clients qui effectuent le pooja le plus complet.
Sous une tente géante, se tient une assemblée et des orateurs parlent avec grande conviction dans un micro tandis qu’un éléphant traine sa trompe avec lassitude dans l’attente d’une bénédiction.
Dans le petit temple faisant office d’entrée/sortie du site, les mendiants sont alignés accroupis, le bras tendu.
Pour aller au temple (à un km de là), on préfère les petites rues d’un village aux maisons mélangées : en dur et en paille. Les gens sont étonnés de nous voir là. Des hommes, torse nus, nous dépassent portant sur la tête de grosses gamelles emplies d’offrandes et de fleurs et fruits, se hâtant vers le temple.
L’immense temple est très animé car il contient aussi des habitations et des commerces à l’intérieur de ses enceintes. De grandes salles aux piliers colossaux abritent une multitude aux

occupations diverses : la dévotion et la bénédiction dans le sanctuaire bien sûr, mais aussi le repas familial, le repos voire la sieste pour les plus fatigués, l’achat d’objets de culte, etc… Les colonnes de ce temple sont magnifiquement sculptées : à l’intérieur on admire les déesses, les najas, les dieux-singes et celles donnant sur l’extérieur, des combats entre des guerriers, des chevaux dressés et des animaux sauvages…
Pour revenir de ce temple à l’autre, on prend le bus et on reste debout près de la porte pour pouvoir sortir facilement. Soudain, le ticketman nous crie dessus et nous bouscule pour une raison que l’on ignore. Je crie encore plus fort et ça le calme… On n’a toujours pas compris son accès de fureur !
On traîne dans Trichy jusqu’au coucher du soleil, galerie Femina réservée aux riches de la région (hôtel, piscine, espace commercial, restos), internet puis repas savoureux au Banana leaf.
On termine la journée dans la salle d’attente de luxe de la gare (10 INR !) où l’on prend une douche pour se débarrasser de la poussière avant de prendre le train pour Rameswaram.
Le train arrive avec une demi-heure de retard. Nos couchettes ne sont pas squattées ce qui est une bonne chose, mais il manque un drap…
Nuit cahot…ique…