26/02/2014
Ce matin, debout assez tôt pour attraper le train de 8h15. Peu de monde à la gare, et c’est trop tôt pour la police pour vérifier l’identité des passagers… J’ai la place 101 dans le wagon 13 de ce train archibondé qui vient de Kunming. Le chef du wagon a du mal à faire descendre les gens tellement les bagages encombrent le palier et le couloir central ! Et les gens qui veulent monter se précipitent tel un essaim, ce qui complique encore plus la descente !

Le chef de wagon me voit dans la queue : il me prend par le coude, remonte deux wagons par le quai et, après discussion avec un autre chef wagon, il me confie à ce dernier qui me trouve une place confortable … dans le wagon restaurant ! À cette heure, ce wagon est un peu transformé en dortoir… Alors pour me faire une place, il vire un gars allongé sur la longueur d’une banquette. Si j’ai bien compris ce qui se passera par la suite avec d’autres passagers, c’est que ces quelques places « confortables » peuvent être obtenues moyennant une petite contribution. Mais on ne me fait rien payer.
Huaihua 怀化 possède une vaste gare : cette ville est au centre d’un carrefour ferroviaire important, à l’ouest de la province du Hunan.
La recherche d’un hôtel est un peu plus compliquée que prévue : après un premier refus dans un hôtel, je suis abordé par une dame qui me montre un papier plastifié avec des prix de chambre. Bon, un coup d’œil ne coûtant rien, je la suis dans une ruelle dans le quartier « années 50 » pas encore démoli du coin. Mais la visite est plutôt négative, les piaules étant sinistres, et chères (80Y) pour ce qu’elles sont. Je ressors, et je suis aussitôt abordé par une autre dame qui m’entraîne dans sa suite un peu plus loin…
Là, les chambres (au même prix) sont nettement plus claires et propres, tout en étant un peu exiguës. Sdb, wifi. Je m’installe pour deux nuits.
Bus K204 devant la gare pour la gare routière sud. De là, je prends un bus pour l’ancienne ville commerciale de Hongjiang, 洪江古商城à 60km au sud de Huaihua (à ne pas confondre avec la Hongjiang moderne, à 25 km à l’ouest). Le ciel est toujours aussi bas, la température est acceptable (17°). On quitte une autoroute pour s’engager dans un paysage assez particulier : des collines resserrées en grès brun foncé (formation Danxia). Dans les vallons poussent des milliers d’orangers. La récolte a été faite, et des cageots remplis d’oranges (et de pamplemousses) attendent le long de la route.
En arrivant, on découvre une ville moyenne au confluent de deux voies navigables, et qui ressemble à toutes les villes chinoises. Il n’en reste pas moins un quartier qui n’a pas beaucoup bougé depuis deux ou trois siècles : la vieille ville de Hongjiang (120Y) qui reste le témoignage de ce qu’était une ville commerçante chinoise par le passé. Quelques maisons datent de 1750, mais celles de 1850-1900 sont les plus nombreuses. Ce sont de riches marchands, banquiers, grossistes, pharmaciens de médecine traditionnelle, qui ont établi leur « siège social » dans ces rues étroites, les dotant aussi d’un petit théâtre (où on visionnait aussi des films muets), d’une cour d’arts martiaux, de salles de jeux, de fumeries d’opium, etc… Ces établissements sont devenus aujourd’hui des lieux que le public visite comme un musée éclaté dans cette petite cité.
Mais, il y a toutes les autres maisons du quartier, des constructions anciennes elles aussi, et qui sont toujours habitées, les gens survivant là-dedans sans qu’il y ait eu beaucoup d’aménagements pour leur confort depuis l’arrivée de l’électricité…
Ce qui est étonnant dans cette cité ancienne, c’est que les murs extérieurs des maisons sont en pierre, et donne aux rues cet aspect de ville « en dur », mais que toutes les constructions intérieures sont en bois, les grands piliers verticaux reposant sur de belles pierres décorées, un peu comme les maisons traditionnelles de la campagne… L’intérieur des maisons, souvent sur deux ou trois étages, est organisé de façon à ce que les chambres donnent sur une cour intérieure. Le toit est ouvert au centre un peu comme dans un patio. Ce qui permet la circulation de l’air. Ici l’été doit être étouffant !
Je me promène la fin d’après-midi en me perdant dans les ruelles et constate que j’aurai pu facilement éviter ma contribution au droit d’entrée !!
Retour à la nuit tombante à Huaihua où je dîne d’une soupe de nouilles de blé.